The Radio Dept. – Running Out Of Love

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Nota bene: Cette chronique a été rédigée en novembre 2016 mais a été mise à jour en janvier 2017.

Qu’ils nous ont manqué The Radio Dept. n’empêche ! On était sans nouvelles du groupe indie pop/dream-pop suédois depuis leur dernier opus stellaire Clinging To A Scheme en 2010. C’est à se demander ce qu’ils ont foutu durant tout ce temps. Et bien plus la peine de se poser la raison car ils sont de retour avec un quatrième opus Running Out Of Love dansant mais remonté comme ils le disent si bien.

Johan Duncansson et Martin Larsson ont affirmé que ce nouvel album serait leur disque le plus engagé et le plus politique qu’ils aient pu composer. C’est ce qui est vérifiable avec le titre d’ouverture quasi-instrumental « Sloboda Narodu » (pour « Liberté au peuple » en serbo-croate) avec ses percussions et ses synthés qui montent en puissance et qui annoncent la couleur. Finies les guitares et ses reverbs qui ont fait leur renommée (sauf sur le morceau-titre instrumental), place à une musique plus synthétique avec le rêveur « Swedish Guns » dénonçant les conditions de vie misérables des Suédois en 2016 ainsi que l’eurodance excitant « We Got Game » qui renvoie aux récentes bavures policières.

Difficile de ne pas évoquer les années 1980 sur les hymnes taillés pour le club comme la plage de 7 minutes de « Occupied » ou encore les influences Madchester de « Committed To The Cause » sans renier pour autant la marque de fabrique de The Radio Dept. Quelques morceaux plus rêveurs sont à relever bien évidemment comme « This Thing Was Bound To Happen », le chaloupé « Can’t Be Guilty » afin de ne pas désorienter son auditeur sans oublier sa conclusion deep house douce-amère intitulée « Teach Me To Forget » ne manquant jamais de finesse.

Critiquant ouvertement la montée en puissance du parti nationaliste suédois durant tout l’album, Running Out Of Love s’avère un des albums clés de The Radio Dept. suite à leur orientation politique prise avec leurs titres « Death To A Fascism » en 2014 et « This Repeated Sodomy » en 2015. C’est en livrant des messages percutants et des compositions qui font mouche que les Suédois arrivent à mieux cerner son auditeur.

Note: 9/10