Octave Noire – Néon

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Si vous passez votre temps sur les réseaux sociaux ces derniers jours, vous aurez remarqué que le seul nom qui revient à l’esprit à part celui de ce putain de Donald Trump, il y a Octave Noire. En effet, Patrick Moriceau fait beaucoup parler de lui non à cause des bavures politiques mais à cause de sa musique poétique et attachante. Attendu comme le Messie, il fait paraître un premier album du nom de Néon qui est à la hauteur du personnage.

Prenez donc des arrangements venus des années 1970 dignes de William Sheller ou de Gainsbourg période Melody Nelson (surtout au son de la basse) et mélangez-les aux sonorités électro-pop d’aujourd’hui: vous obtiendrez ainsi neuf compositions mélodiques et fascinantes concoctés par notre frenchy. Et très vite, on décolle de notre canapé avec un titre d’ouverture électro-pop incroyablement raffiné du nom de « Nouveau Monde » aux envolées réussies. Et on n’est pas au bout de nos peines car des douceurs gainsbouriennes comme « La Sainte Nuit » ou même des instrumentations gagnant en puissance avec « Belem Belem » et l’électro-folk « Tes yeux, tes mains, tes lèvres » prouvant le génie musical d’Octave Noire.

Tantôt chanté en français tantôt chanté en anglais comme sur les classes « My Hand In Your Hand » avec une fin en apothéose et la conclusion plutôt légère « The Shapes », Octave Noire possède le sens de la poésie et pas qu’au niveau des textes. Musicalement aussi, on se prend une grande leçon d’un grand musicien français en devenir. Prenant quelques inspirations de chez Sébastien Tellier sur l’électro-pop « La Neige en été », de chez Taxi Girl sur le dansant non dénué de mélancolie de « L’Envol » agrémentés de puissances instrumentales dignes d’Archive, Octave Noire ne laisse personne indifférent et sait comment surprendre son auditeur. Tellement surprenant qu’il lâche un beat disco sur… bah tiens « Sur un tube disco » par exemple ! Mais avec un thème qui est moins fun par contre.

Donc oui, Octave Noire s’est bien fait attendre et ne nous a pas déçus avec son premier album Neon. A la fois puissant et fragile, le musicien français a su bâtir un univers cinématographique, lyrique et tout en néon (oui, je sais, elle était facile celle-là mais nique…) où chaque note, chaque orchestration symphonique suffit amplement pour faire frémir son auditeur. Pour le moment, il a placé la barre très haute pour ce mois de janvier mais tout laisse penser que 2017 sera son année.

Note: 8.5/10