MV & EE – Root/Void

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Nota bene: Cette chronique a été rédigée en octobre 2016 mais n’a jamais été publiée. Elle a été mise à jour en février 2017.

MV & EE (Mark Valentine et Erika Elder) est surement une des formations les plus discrètes de la scène folk psychédélique américaine et est certainement une des plus prolifiques. On arrive plus à compter le nombre d’albums qu’ils ont sorti de 2001 jusqu’à maintenant, c’est quasi impossible à tous les nommer. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est qu’ils n’en ont jamais assez car après deux ans de silence radio, ils reviennent avec un énième album sur le label Woodsist intitulé Root/Void à la pochette qui attirerait les illuminatis.

Pour ceux qui sont familiers avec la musique de MV & EE savent à quoi s’attendre avec ce cosmique nouvel opus. Des incantations complètement psychédéliques qui nous emmèneront vers le plus haut de la stratosphère avec le titre d’ouverture cosmique nommé « Love Lemma > Herb Slang » suivi du plus poppy et ensoleillé « Much Obliged ». Pas besoin de drogues dures pour planer, le folk psychédélique du duo de Vermont est tout bonnement hallucinogène avec sa tonne de reverbs et de delay qui sort des enceintes. Les voix feutrées et fantomatiques se mélangent aux compositions bien étranges mais attachants comme « No $ (Shit Space – It’s All About The Coin ¢/Corn » résolument Neil Young ou même les reposants « I Wanna See U Far Away » et « Love Is Everyone > Toaob » où l’on se laisse entraîner par ses notes de guitare acoustique qui mènent la cadence accentués de quelques effets psychédéliques de bon goût.

Mais Root/Void contient tout de même des moments plus audacieux, à savoir « Yr My Jam » qui dure moins de 9 minutes où pareil, les guitares acoustiques nous enivrent pendant de longues minutes jusqu’à ce qu’une guitare électrique s’implante discrètement avant un long solo endiablé mais cosmique, sans compter ses harmonies vocales stratégiquement mis en retrait (« Your love is so wide it could have been a canyon/Flies so high, I’m surprised they didn’t ban you »). Plus loin, on retrouve le méditatif « I’m Still In Love With You Love > Void » qui dure 10 minutes avec toujours son tempo lent et sa composition qui traîne volontairement en longueur jusqu’à ce que les claviers cosmiques se réveillent vers la seconde partie de la chanson afin de planer encore longtemps.

En guise de conclusion, Root/Void aurait pu, comme n’importe quel album de MV & EE, sortir durant la grande ère du Laurel Canyon mais c’est son côté avant-gardiste et mature qui prime ici. Pendant 45 minutes, on plane au-dessus des nuages grâce aux compositions à la fois brumeuses et célestes durant lequel le duo chante des hymnes à l’amour pendant tout le long.

Note: 8/10