Piers Faccini – I Dreamed An Island

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Nota bene: Cette chronique a été rédigée en octobre-novembre 2016 mais n’a jamais été publiée. Elle a été mise à jour en janvier-février 2017.

En l’espace de quelques albums, Piers Faccini est devenu la référence dans l’Hexagone. Le plus français des auteurs-compositeurs italo-britanniques a quelque peu élargi ses horizons musicales en collaborant avec des grosses pointures comme Vincent Ségal, Rokia Traoré, Ballaké Sissoko ou même Ibrahim Maalouf. Et au fur et à mesure que son blues-folk s’ouvre de plus en plus au monde entier, il nous revient toucher de nouvelles influences à travers son I Dreamed An Island.

Ici, Piers Faccini nous transporte aux abords de la Méditerranée en décrivant un tableau mythologique de la Sicile au XIIème siècle où les cultures byzantine, occidentale et maghrébine vivaient en paix. Comme il affirme: « ce que j’adore dans la musique folk du sud de l’Italie, c’est qu’on y entend déjà la Grèce, le Maghreb. J’ai voulu faire une conversation entre ces influences et l’identité sociale, culturelle, religieuse actuelle ». La fresque prend forme avec les accords de dulcimer de « To Be Sky » qui ouvre l’opus, sans oublier la voix généreuse et touchant de son géniteur et qui est suivi de monuments blues-folk délicats comme « Drone », « Judith » et « Bring Down The Wall ».

On y perçoit des sonorités orientales sur « Cloak Of Blue », « There Were Many More » mais aussi sur « Beloved » où l’oud de Bill Cooley et la viola d’amore de Jasser Haj Youssef ont presque le monopole. Le côté universel est bien primordial sur I Dreamed In Island, à un tel point qu’on l’entend chanter en palermitano sur l’aérien « Anima » (même si il est aidé de Fabrizio Cammarata) mais aussi en français sur la conclusion très provençale du nom de « Oiseau ».

Cela fait un bon moment que Piers Faccini repousse les limites et nous propose une fresque musicale à la fois tendre et passionnante. Gad Elmaleh peut rêver d’une banque si il veut mais nous, on préfère choisir les rêves d’évasion vers la Méditérannée de l’auteur-compositeur-interprète car c’est bien plus séduisant.

Note: 7.5/10