Hanni El Khatib – Savage Times

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La raison pour laquelle je n’ai pas chroniqué les 5 EPs d’Hanni El Khatib l’année dernière est parce que je savais au fond de moi qu’il allait réunir tout ça sur un album d’ici peu de temps. Et pour une fois, je m’étais pas trompé. Ce mois de février verra l’arrivée donc du quatrième opus du rockeur californien rassemblant tous les EPs Savage Times, exactement comme je l’avais prédit.

Fort content de son final disco-funk sur le dernier titre surprenant « Two Brothers » extrait de son album Moonlight en 2015 (chroniqué ici), Hanni El Khatib s’est dit qu’il était temps pour lui d’ouvrir grand les portes de ses influences musicales et de ne pas se cantonner à son blues-rock rugueux et caniculaire à la Black Keys. Alors oui, l’ombre du duo d’Akron règne toujours sur des missiles brûlants comme « Baby’s OK », « Mangos and Rice » et « Mondo and His Makeup » ou d’autres plus pop comme le jouissif « Gonna Die Alone », le cultissime « Come Down » comportant un solo de guitare légendaire et « So Dusty », mais il n’empêche qu’il s’en éloigne volontairement pour plus d’originalité.

On y décèle des influences disco avec « Paralyzed », « Peep Show » et le groovy « Freak Freely » (avec ses « Be yourself even if it kills you » qui rentrent facilement dans la tête) ou d’autres on ne peut plus électroniques comme « Till Your Rose Comes Home » ainsi que des ballades mélancoliques à la pelle des savoureux « Miracle », « Gun Clap » et « No Way ». Avec son contenu musical incroyablement riche, Hanni El Khatib revendique pour la première fois ses origines avec le rageur « Born Brown » ainsi que sur « Mangos and Rice » où il plonge dans la nostalgie se remémorant des plats traditionnels que préparait sa génitrice. A l’heure où le contexte politique actuel est tendu, il est nécessaire de faire un rappel à l’ordre, chose que le Californien exécute de la plus belle des manières.

Conçu pour être écouté comme une mixtape de rap selon ses propres dires, Savage Times est définitivement un de ses disques les plus audacieux et les plus ouverts de sa carrière. En 19 titres, Hanni El Khatib parvient à s’exprimer librement et évite progressivement l’étiquette de garage-blues-rock qui lui collait à la peau depuis ses débuts.

Note: 8/10