FKJ – French Kiwi Juice

L’écurie Roche Musique recueille bien évidemment des talentueux beatmakers comme Cézaire, Darius, Kartell, Duñe etc… Mais bien sur, la véritable star du label est bien sur FKJ pour French Kiwi Juice, n’en déplaise à son CEO Cézaire. Depuis 2014, le producteur franco-néo-zélandais a enchaîné deux EPs et une longue tournée mondiale afin de parfaire sa réputation. Il fallait avoir des nerfs d’acier pour attendre son premier album. Et bien, le voici dans nos oreilles pour ce début de printemps intitulé sobrement French Kiwi Juice.

Qu’il est bon de goûter à son nectar musical à la croisée du funk, de la soul, quelques soupçons jazzy et électroniques n’enlevant en rien le côté smooth de Roche Musique (une politique musicale du label qui s’applique à tout le monde). On entre dans le vif du sujet avec le sensuel « We Ain’t Feeling Time » avec son saxophone nonchalant et ses basses qui ronronnent sans compter la voix sensuelle de notre hôte qui complète l’ensemble. Voilà l’aperçu parfait de ce premier album qui comporte des titres aussi chill les uns que les autres comme « Skyline », « Better Give U Up » et « Blessed ».

Remarquez que la seule voix que l’on entend à travers ce premier album est celle de FKJ. Alors qu’on attendait l’apparition de guests comme Jordan Rakei, Tom Misch, Tom Bailey ou encore Madelyn Grant, on aura le droit à sa petite amie June Marieezy alias (((0))) qui nous emmène au 7ème ciel sur la ballade aérienne et sucrée de « Vibin’ Out ». Même si le producteur pose sa voix sur la majorité des morceaux, il privilégie les samples vocaux à travers des instrumentaux plus rythmés comme les groovy « Go Back Home », « Joy » et son tube qui l’a révélé au grand public qu’est « Lying Together » (avec son sample de Thelma Houston incroyablement raffiné). Et entre ces cocktails aphrodisiaques surgissent quelques moments plus mélancoliques comme « Canggu », le rêveur « Die With A Smile » où il maîtrise à merveille sa guitare mais aussi la conclusion incroyablement rétro « Why Are There Boundaries » rivalisant avec les grands venus de la Motown.

Maniant à merveille les guitares, la basse , le saxophone, les claviers et les percussions, FKJ opère un tour de force avec ce premier album qui sent tout simplement la confirmation. Ce mélange des genres faisant cette réputation du producteur est tout simplement ce que l’on attendait pour ce printemps. Les prochains mois risquent d’être fruités et ensoleillés grâce au prodige de Roche Musique.

Note: 8.5/10