Slowdive – Slowdive

Mis à part le come-back de The Jesus & Mary Chain, celui qui était le plus attendu était celui de Slowdive. On était sans nouvelles du groupe depuis la parution de leur mythique album Pygmalion en 1995 car peu de temps après, ils se sont séparés laissant les fans orphelins. Et depuis que leurs petits-enfants tentent de reprendre le flambeau du shoegaze, Rachel Goswell et sa clique se reforment en 2014 à travers une tournée mondiale qui a fait un malheur. Et les voilà qu’ils reviennent cette année avec un quatrième album officiel après 22 ans d’absence. Cet album sera-t-il à la hauteur de celui de My Bloody Valentine trois ans plus tôt (qui était génial) ou celui de The Jesus & Mary Chain en ce début de printemps (qui était bof) ?

Et bien surprise, Slowdive a surpassé ses comparses avec cet opus qui reprend là où ils se sont arrêtés avec Pygmalion. Et ce premier titre « Slomo » en est la parfaite preuve avec ses guitares aériennes, sa rythmique lourde et les vocalises éthérés de Neil Halstead plus aigü qu’auparavant et celles de la belle Rachel Goswell. Pendant moins de 7 minutes, on plane sur l’atmosphère lumineuse de cette introduction si parfaite avant que « Star Roving » plus shoegaze reprenne le relais, sans oublier la gracieuse « Don’t Know Why » et le tubesque « Sugar For The Pill » qui ressemble à un bijou perdu de chez Mojave 3.

La face B commence également très fort avec la dream-pop minimaliste de « Everyone Knows » avec le chant impeccable et bouleversant de Rachel ainsi que la plus mélancolique « No Longer Making Time » aux notes de guitare entêtantes et le tandem Halstead/Goswell toujours au top nous prouvant que Slowdive n’a rien perdu de sa verve. Encore un très bon hymne de shoegaze nommé « Go Get It », et c’est la magnifique conclusion au piano de 8 minutes nommée « Falling Ashes » qui nous fera verser une larme. Non pas uniquement parce que la composition est magnifique mais parce que ça fait rudement plaisir de les retrouver.

Alors où situer ce quatrième opus dans la discographie des anglais ? Comme un énième chef-d’oeuvre tout simplement. Rachel Goswell et sa clique remettent le shoegaze et la dream-pop au goût du jour sans jamais tomber dans la redondance. Le groupe a parfaitement bien vieilli et nous prouve qu’avec ses huit morceaux bien ficelés et lumineux qu’ils restent les patrons dans leur domaine, n’en déplaise aux autres groupes des années 1990. Il suffit plus d’attendre patiemment le retour de Ride pour le mois prochain, voir si ils arriveront à lever la barre plus haute que Slowdive.

Note: 10/10

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