Aldous Harding – Party

Aldous Harding nous a procuré d’innombrables frissons avec son premier album. La chanteuse néo-zélandaise réussissait dans son domaine indie folk gothique et incroyablement émouvant, à un tel point qu’elle ose récidiver avec un second opus intitulé Party. Sauf que l’heure n’est pas à la fête malheureusement…

Produit par le légendaire John Parish que je ne présente pas, Aldous Harding continue à nous ensorceler avec ses morceaux folk contemplatifs et mélancoliques que l’on croirait datés des années 1960-1970 en raison de leur intemporalité. Très vite, on se laisse bercer par l’introduction bouleversante « Blend » débutant par un: « Hey man, I really need you back again » qui plante le décor d’un disque fuyant la solitude et l’anxiété, ou la contemple inversement sur la dramatique « Horizon ».

Les arrangements épurés des sublimes « Imagining My Man » faisant intervenir un piano vaporeux, quelques écumes de saxophone ainsi que des cris d’enfant, « Living The Classics » et autres « I’m So Sorry » qui traite de ses addictions permettent de créer une réelle proximité entre l’auditeur et la native d’Auckland, tellement on se sent proche de son jardin secret et de ses tourments. Cette dernière impressionne avec son interprétation solennelle qui ferait tirer presque une larme et n’hésite pas à faire intervenir Mike Hadreas alias Perfume Genius à chanter à ses côtés sur la conclusion vibrante « Swell Does The Skull » pour plus d’émotion.

Party regorge de douceur et de sensibilité et c’est parfaitement à l’image d’Aldous Harding qui monte en puissance ces derniers jours. Ces neuf titres folk incroyablement épurés et mélancoliques auront le mérite de créer un univers habité et prenant où le céleste et la damnation ne sont que des frontières floues.

Note: 8.5/10

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