UNKLE – The Road Part. 1

Chaque album d’UNKLE est une réinvention. Depuis la parution de son premier chef-d’oeuvre Psyence Fiction en 1998 mis en boîte par un DJ Shadow de la bonne époque, James Lavelle a poursuivi son aventure en changeant d’univers et d’équipe musicale à chaque sortie. Après avoir recruté Richard File pour les albums Never, Never Land en 2003 et le très rock War Stories en 2007 avant que ce dernier quitte l’équipage pour être remplacé par Pablo Clements sur le pas mémorable Where The Night Did Fall en 2010. Mais depuis, de l’eau a coulé sous les ponts depuis et UNKLE n’a pas donné signe de vie… jusqu’à cette année 2017 où il signe son grand retour en solo avec son cinquième album officiel nommé The Road Part. 1.

La raison pour cette longue absence est due au suicide de son fidèle acolyte Gavin Clark qui a posé sa voix sur beaucoup de morceaux d’UNKLE. Et le plus ironique dans tout ça, c’est qu’avant son suicide, il avait publié un album de Toydrum qui était un duo monté par… surprise, Richard File et Pablo Clements, soit les deux membres avec qui James Lavelle était en froid quelques années plus tôt. Suite à ce silence radio inquiétant, ce dernier a décidé de prendre une décision radicale et de ne compter que sur lui-même et ce The Road Part. 1 ne déroge pas à la règle. Il en résulte un voyage cinématographique où de nombreuses collaborations sont encore attendues et la liste est toujours impressionnante: Keaton Henson, Liela Moss (The Duke Spirit), ESKA, Mark Lanegan et j’en passe.

Ce nouveau chapitre divisé en cinq actes nommées Ital permet de montrer un James Lavelle plus sombre et plus introspectif où musicalement parlant, on se rapprocherait entre Never, Never Land et War Stories avec un « Farewell » aux arrangements peaufinés et subtils où les voix d’Ysée, ESKA, Elliott Power, Keaton Henson, Liela Moss, Mink, Dhani Harrison et de Steven Young s’entremêlent parfaitement. On retrouve ce parfait mélange entre trip-hop, électronique, rock et musique symphonique et baroque savamment mélangé pour un résultat plus qu’à la hauteur avec d’autres réussites comme l’hypnotique « Looking For The Rain » avec la voix rocailleuse de Mark Lanegan qui contraste avec celles d’ESKA et de Twiggy Ramirez ainsi que ses vibrants chœurs gospel et la splendide ballade trip-hop « Cowboys and Indians » avec Elliott Power, Mink et Ysée avec un final des plus éblouissants contrastant avec des titres plus rock à la War Stories comme « Nowhere To Run/Bandits » et « The Road » à la section rythmique aussi époustouflante qu’une bande-annonce de film d’action.

Même si Gavin Clark n’est plus de ce monde, Keaton Henson arrive tout de même à nous émouvoir sur « Sonata » et « Sick Lullaby » tout comme Mink sur la pièce symphonique pure et dure nommée « Stole Enough » tandis que des pièces plus trip-hop nous intriguent comme « Arms Length » avec sa rythmique un peu trop old-school mais sympathique tout comme Liela Moss sur « Sunrise (Always Come Around) ». On a trop longtemps étiqueté UNKLE comme étant les frères spirituels de Massive Attack mais ils excellent dans cet univers. The Road Part. 1 est un come-back réussi de la part d’un James Lavelle qui a enfin pris les rênes de son projet qui n’arrête pas de réinventer son style à chaque album. Espérons attendre une seconde partie toujours aussi grandiose et cinématographique.

Note: 9/10

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