IDLES – Brutalism

Bristol a longtemps été la capitale de la trip-hop et de la drum’n’bass. Ayant comme principaux monuments musicaux Massive Attack, Tricky et autres Portishead, on n’imaginait pas être une ville bien rock’n’roll. Et pourtant, IDLES renverse la tendance deux décennies plus tard. Le quintet est formé en 2012 et est composé de Joe Talbot (chant), Mark Bowen (guitare), Lee Kierman (guitare), Adam Devonshire (basse) et de Jon Beavis (batterie) et ils ont décidé de tout valser avec un premier album Brutalism.

Ne les rangez pas dans le rayon « post-punk » parce qu’ils n’aiment pas du tout cet étiquette. IDLES, c’est du punk pur et dur comme l’affirme le titre de leur opus. Ne perdant pas de temps, ils lancent les hostilités avec les brûlots bien bruitistes comme « Heel/Heal », « Well Done » ou encore « Date Night ». Les dés sont jetés: les riffs aiguisés du tandem Bowen/Kierman ainsi que le chant brutal et vicelard de Joe Talbot ainsi que la section rythmique bien cinglante et martiale du duo Devonshire/Beavis qui nous en mettent plein la vue.

Convoquant aussi bien METZ au niveau brutalité mais aussi The Fall pour le côté post… enfin, bref vous voyez ce que je veux dire ou encore The Clash, The Buzzcocks et The Sex Pistols pour le côté anarchique, IDLES gagne sur tous les points. Vous n’y trouverez aucune once de repos à travers ce Brutalism, que ce soit les futurs hymnes live comme « Mother », « Divide & Conquer » et « Rachel Khoo » ou l’énergie dévastatrice et fulgurante des titres comme « Stendhal Syndrome », « Exeter » et « White Privilege », le quintet envoie la sauce à 100 à l’heure. On serait même tenté de les mettre dans le même panier que Sleaford Mods tant leurs textes sont des véritables cocktails molotov lancés à la gueule de la Grande Bretagne à l’époque du Brexit et du règne de Theresa May. Mais ne vous inquiétez pas, après tant de boucheries punk déglinguées vient quand même l’heure de la ballade avec la conclusion reposante et touchante nommée « Slow Savage » qui a de quoi faire penser Protomartyr pour son côté dramaturgie.

En définitive, IDLES a misé gros avec leur premier album Brutalism. Qui l’eut cru qu’un groupe de Bristol pourrait défier la concurrence avec un opus incisif, tonitruant et bien bourrin sans jamais perdre une once d’inspiration ? Seuls eux ont le secret et nul doute qu’ils se glissent parmi l’une des meilleures révélations britanniques de cette année.

Note: 9/10

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