Wolf Alice – Visions Of A Life

Les éternels chouchous de la NME ont fait sensation avec leur premier album My Love Is Cool il y a deux ans (chroniqué ici). Vous voyez de qui je parle ? De Wolf Alice bien sûr ! Le quatuor londonien mené par la charismatique Ellie Rowsell n’a ici plus rien à prouver tellement ils incarnent bien le renouveau du rock alternatif britannique. Donc forcément un nouveau disque d’un groupe que tout le monde adore est forcément la bienvenue, la preuve avec Visions Of A Life où ils s’assurent de ne décevoir personne.

Pour être honnête, j’ai jamais vraiment adhéré à leur premier album parce que je ne retrouvais pas la gnaque de leurs premiers EPs. Trop pop et trop aseptisé pour être à mon goût sans doute même si c’était de plutôt bonne qualité. C’est dire que ce disque est passé aux oubliettes de mon côté. Est-ce le cas deux ans plus tard ? Et bien pas tout à fait car Ellie Rowsell et sa bande ont décidé de nous en faire voir de toutes les couleurs en multipliant leur palette musicale. Plus d’assurance, plus d’aisance et plus d’ambition, tel est le motto de Wolf Alice en 2017.

Les londoniens sont capables de passer des atmosphères shoegaze/dream-pop sur le titre d’introduction qu’est l’atmosphérique « Heavenward », « Don’t Delete The Kisses » flirtant avec la synthpop de très bon goût ou encore « Planet Hunter » à des morceaux bien agressifs idéaux pour pogoter avec le single ultra-violent (de l’année ?) de « Yuk Foo » avec une Ellie Rowsell qui hurle des: « Cause you bore me/You bore me to death, well deplore me/No, I don’t give a shit » ou encore le rock psychédélique incendiaire « Formidable Cool » et « Space & Time » tous riffs de guitare dehors. Et le tout sans jamaisdésorienter son auditeur. Franchement, ils m’ont scié sur place.

Que dire des morceaux pop plus accessibles comme le funky et dansant « Beautifully Conventional » qui évite de tomber dans de la caricature FM ? Ou encore des passages expérimentaux incroyablement bien maîtrisés avec les brûlots power-pop originaux de « Sky Musings » et de « Sadboy » plus noisy ? Et quand on a besoin d’un douceur, cerise sur le gâteau avec le surprenant « St. Purple & Green » avant que n’intervienne un riff dissonant qui dévalise tout sur son passage ou encore la folk planante et ultra-douce « After The Zero Hour » qui calme définitivement le jeu avec une Ellie Rowsell qui n’hésite pas à jouer sur le même terrain qu’une certaine Weyes Blood. Un moment de grâce inattendu.

En fin de compte, Wolf Alice nous surprend de bout en bout avec ce Visions Of A Life et sa conclusion du même nom totalement épique synthétisant toute l’ambiance générale. Donc oui, les Londoniens ont mieux maîtrisé et musclé leur jeu afin de rendre leur univers plus ambitieux et plus aventureux que jamais. Chapeau les artistes.

Note: 9/10