Protomartyr – Relatives In Descent

Avec ses trois albums, Protomartyr est sans conteste un des groupes de post-punk les plus talentueux du moment avec Ought et autres Viet Cong euh… Preoccupations. Leur dernier album en date de 2015 nommé The Agent Intellect (chroniqué ici) leur a permis de toucher un peu plus la grâce. Et cette année, Joe Casey et sa clique reviennent frapper un grand coup avec leur nouvel opus nommé Relatives In Descent, soit leur premier sur le label Domino.

Ici, le quatuor de Detroit revient nous servir une bonne dose de rage et d’urgence avec leur post-punk tranchant qui fait son effet sur « A Private Understanding », « My Children » ou encore « The Chuckler ». Le phrasé toujours aussi insolent et nerveux de Joe Casey fait toujours des ravages tant il est en colère pour de nombreuses raisons. Il est question des infâmes élections de l’année dernière mais aussi des problèmes de la gentrification des villes, de la crise de l’eau à Flint ou encore la globalisation mondiale menant à un avenir plus qu’incertain et avec des paroles ciselés comme lui, on ne peut qu’acquiescer avec lui.

Ne refrénant jamais leur rage, Protomartyr envoie tout valser et se permet quelques hymnes qui pourront faire pogoter plus d’un comme « Don’t Go To Anacita », « Up The Tower » et « Male Plague » mais il n’hésite pas à jouer la carte de l’apaisement avec « Windsor Hum » ou encore « Night-Blooming Cereus » où les synthés prennent la place des guitares. Après s’être pris des uppercuts post-punk dans la gueule, Relatives In Descent calme le jeu sur la fin de l’album sans pour autant se reposer sur les lauriers et c’est avec un final sympathique qu’est « Half Sister » mélodique et irrésistible. Donc oui, le groupe de Detroit continue à tracer sa route et à bâtir sa légende à chaque sortie d’album.

Note: 8/10