Zola Jesus – Okovi

Depuis 2009, Zola Jesus monte en puissance tout en laissant personne indifférent. Avec son premier album The Spoils, l’Américaine arrive à se faire un nom avec son univers à mi-chemin entre pop gothique et dark wave. Donc si cette année, elle décide d’enfoncer un peu plus le clou avec son cinquième album Okovi après un Taiga en 2014 un peu raté, ce n’est pas pour rien.

Ecrit pendant une longue période de dépression à la suite de nombreux décès de ces proches, Zola Jesus nous entraîne à nouveau dans un univers désenchanté et funeste où aucune once de luminosité n’en ressort. Dès l’introduction aux profondes abysses « Doma » avec ses chœurs cantiques, on se dit que quelque chose de poisseux va se préparer. Et on est en plein dedans avec des morceaux cathartiques à l’image de « Exhumed » très oppressant mais aussi les hypnotiques « Ash To Bone », « Witness » et autres « Siphon ».

Avec l’aide du producteur et musicien WIFE, son partenaire en crime Alex DeGroot, la violoncelliste Shannon Kennedy mais aussi le percussionniste Ted Byrnes, la voix puissante et poignante de Nika Roza Danilova brille sur des moments glaciaux avec « Wiseblood » et « Remains » sans oublier son final aussi bien larmoyant que libérateur avec « Half-Life » qui signifie parfaitement bien la rédemption. Okovi est un revirement à 90° pour la talentueuse Zola Jesus qui nous refile des frissons comme au bon vieux temps avec cet opus à la beauté désespérée et alarmiste.

Note: 9/10