Black Bones – Kili Kili

En ce funeste jour du 22 septembre 2014, beaucoup se sont sentis orphelins lorsque le mythique groupe indie pop rémois The Bewitched Hands ont annoncé leur séparation après sept années de bons et loyaux services et deux excellents albums (Birds & Drums en 2010 et Vampiric Way en 2012). Il fallait que l’on suive les parcours solo des membres afin de ne pas perdre le contact. Et c’est Anthonin Ternant, l’un des principaux membres, qui a décidé de se lancer avec tout d’abord deux autres projets Angel et The Wolf Under The Moon avant de donner naissance à ce qui va être Black Bones. Après un EP paru l’année dernière, son nouveau groupe présente enfin son premier opus intitulé Kili Kili.

On est au-delà de la pop au sens propre du terme. Black Bones nous offre une pop colorée, inventive et totalement originale, à commencer par le premier titre aux saveurs électro et ses gimmicks qui ont de quoi nous faire sourire. L’accent frenchy dans les textes chantés à la langue de Sheakspeare et les chants complètement perchés d’Anthonin Ternant nous font rappeler que le spectre de The Bewitched Hands n’est pas bien lointaint, tout comme sur le titre suivant nommé « You’re The Tomb » qui aurait pu figurer sur un des deux albums de l’ancien combo rémois. On relèvera aussi les impeccables « Deathco » et « I Like To Do It » délicieusement groovy qui vous feront taper du pied sans cesse.

A l’instar des actes comme Beck dans sa période inventive mais aussi Supergrass, Superfurry Animals ou encore Arcade Fire, Black Bones en appelle à la fusion des genres musicaux de tous genres: sonorités électro-caribéennes, electronica, hip-hop, rock’n’roll et pop psychédélique. On retiendra également leur capacité de passer à des moments complètement décalés comme « I’m Just Waiting For My Love » où la voix pitchée cohabite avec la voix normale d’Anthonin Ternant mais aussi le reggae-disco de l’espace de « I’m Gay » mais également le grand final totalement barge nommé « Kili Kili » chanté en espagnol où les zombies latinos et autres gringos morts-vivants sont de sortie. Mais on retient également des moments plus posés et plus sérieux avec la ballade aérienne en voix/guitare de « Desert Eye » mais aussi la pop 80’s de l’épique « The Shaggs » faisant également intervenir la divine Marianne Mérillon à partager le micro avec Anthonin pendant qu’on se laisse impressionner par son crescendo épique qui a de quoi rappeler tout ce que le regretté groupe rémois a pu accomplir en début de décennie.

Si vous cherchez un remplacement de The Bewitched Hands, il y a donc Black Bones et leur premier album Kili Kili qui est un sacré bon cru de pop bubblegum. Aussi déjanté que divertissant, le nouveau projet d’Anthonin Ternant a de quoi attirer notre attention pour son côté bordélique et catchy. On a simplement hâte de chanter ses hymnes en foule à tue-tête maintenant, caramba !

Note: 8/10