Lysistrata – The Thread

Il y a quatre mois pile, nous avions mis en lumière l’un des groupes les plus prometteurs de la scène française qu’est Lysistrata avec leur premier EP qui défonçait tout sur leur passage (chroniqué ici). N’ayons plus peur des mots, le trio de Saintes fait ses ravages et est bien partant pour être le meilleur groupe français de 2017 en raison de leur math-rock noise bien énervé et brutal comme on aime. Signé chez Vicious Circle, ils en remettent une couche avec leur premier album tant attendu du nom de The Thread.

Et très vite, les lauréats du prix Ricard S.A. Live Music de cette année ne perdent pas de temps et expédient du gros son avec des morceaux courts mais intenses comme « The Thread » et « Asylum » diaboliquement efficaces avec l’excellente production de Michael Toledo, leur ingé-son de concert. Passé ces deux très bons titres, Lysistrata flirte avec les influences plus que semblables comme At The Drive-In, Refused mais aussi Fugazi sur les impressionnants « Sugar Machine » et « Sugar & Anxiety » aux breaks imprévisibles, ses voix tantôt chantés tantôt hurlés et ses changements d’ambiance inattendus, le tout sur 8 minutes bien denses. Inversement, ils jouent le jeu du crescendo avec le parfaitement bien maîtrisé « Reconciliation » commençant tout en susurre avant de partir sur une furie bien noisy sur les dernières secondes.

Après un break instrumental bien mérité du nom de « Dawn » survient l’ultime pièce-maîtresse de 11 minutes intitulé « The Boy Who Stood Above The Earth » où, avec son sample vocal bien cadencé, le trio s’en donne à coeur joie et virevolte entre post-rock le plus mélodique et math le plus noisy qu’il soit. Une incroyable tempête musicale qui se déchaîne et qui a pour but de clôturer avec maestria cette cérémonie musicale à la puissance émotionnelle et technique. Si, malgré ça, vous n’êtes toujours pas convaincus du fait que Lysistrata soit le groupe de l’année avec ce premier album, je ne peux rien faire pour vous.

Note: 8/10