Parquet Courts & Daniele Luppi – Milano

Beaucoup ont découvert Daniele Luppi en 2011 lors de son album collaboratif avec le célèbre producteur Danger Mouse intitulé Rome. Mais les plus pointilleux d’entre nous auront remarqué que le compositeur italien est derrière les manettes de pas mal de disques du super-producteur (Gnarls Barkley, Broken Bells, The Shortwave Set…). Cette année, il a décidé de prouver qu’il peut briller sans l’aide de son ami en s’alliant avec l’un des meilleurs groupes indie rock du moment Parquet Courts pour un album intitulé Milano.

On reste bien évidemment en Italie mais on change de décor musical bien évidemment. Fini les ambiances western spaghetti liés à l’indie folk orchestral et somptueux qui a fait le succès de Rome, il s’agit bien évidemment de concilier les deux univers respectifs des deux actes. Résultat, on assiste à un parfait mélange de post-punk/proto-punk racé et efficace de la part du groupe de Brooklyn et d’arrangements touffus quasi-Americana de Daniele Luppi qui fait plutôt des siennes sur « Soul and Cigarette », « Mount Napoleon » aux cloches qui résonnent sans oublier « Memphis Blues Again ».

Là où Rome comptait dans ses rangs Norah Jones et Jack White au niveau des guests, la principale invitée est la bien-aimée Karen O et c’est d’ailleurs elle qui vole la vedette en jouant plusieurs rôles selon l’ambiance du morceau. Impossible de ne pas rester bouche bée lors de ses interprétations survoltées et séductrices sur « Talisa », « Flush » ou encore « The Golden Ones » et quel bonheur d’entendre les voix d’Andrew Savage et de Karen O s’allier parfaitement sur le revigorant « Pretty Prizes ». Et le clou du spectacle restera le final instrumental des plus dissonnants et des plus fous nommé « Cafe Flesh » où un saxophone déjanté vient s’y greffer tandis qu’ils nous entraînent dans un proto-punk des plus chaotiques. En somme, Milano ressemble à une incroyable fusion entre MC5, Stooges et les ambiances milanaises des années 1980 et encore une fois, Daniele Luppi et Parquet Courts parviennent à nous surprendre.

Note: 8/10