Le plus chilien des artistes allemands Matias Aguayo a toujours son mot à dire. Le DJ/producteur avait paru son album The Visitor en 2013 et prouvait qu’il n’avait rien perdu de son énergie. Pour cette année, il a décidé d’effectuer un virage musical en recrutant un groupe nommé The Desdemonas (avec le batteur italien Matteo Scrimali, le claviériste allemand Henning Specht ainsi que le guitariste et bassiste colombien Gregorio Gomez) et ensemble, ils publient un album nommé Sofarnopolis.
Fini la techno minimale qui lui collait tant à la peau, Matias Aguayo & The Desdemonas décident d’emprunter une toute nouvelle direction pour se diriger vers le post-punk et l’electronica ambient. Le choc est là mais on s’y fait très rapidement avec des compositions intrépides et bigarrés, à l’image de « I Was A Star » et « Nervous » mais également « Cold Fever » et « Supreme » qui montrent un opus placé sous le signe des rythmiques groovy à la Can. Sofranopolis qui est, selon les dires de son auteur, « la bande-son d’une série de rêveries autour d’une ville imaginaire appelée Sofarnopolis – ou peut-être Sofarnopolis est-il juste le nom d’un état d’esprit » et il va sans dire que l’on s’aventure à travers des morceaux inventifs et sombres comme « Vocal Arranger », le percussif « Boogie Drums » mais encore l’hypnotique « Amiga » et la planante et douce-amère « Walk On By ».
Pour cet exercice de style, le DJ/producteur ainsi que son backing band réussit plutôt dans ce domaine. Sofranopolis permettra d’enlever le doute à ceux qui le pensait incapable de changer de style musical comme bon lui semble. Une très bonne excursion musicale dans des territoires krautrock et post-punk comme celle-ci vaut largement le détour.
Note: 8/10