Depuis la parution de son album Feathers Wet, Under The Moon en 2015 (chroniqué ici), Alexander Shields alias A Grave With No Name a su s’imposer en matière d’indie folk underground de la scène britannique. Un statut qu’il a confirmé l’année suivante avec Wooden Mask (chroniqué ici) toujours aussi charmant mais un brin moins inspiré que son grand frère. Pour cette année, il nous présente un nouveau disque intitulé Passover et, sans surprise, c’est de toute beauté.
L’éternel enfant spirituel des regrettés Mark Linkous et Elliott Smith (ça va finir par être une habitude, n’empêche) ira s’attaquer sur un thème des plus gais: le deuil. Passover apportera une réflexion sur la mort et à quel point aucun être humain ne sera épargné et comment l’appréhender. Et c’est à travers des morceaux folk atmosphériques et hantés comme « Supper », « Wreath » et « Hunter » qu’Alexander Shields posera sa pierre à l’édifice.
Même si certains iront penser à Carrie & Lowell de Sufjan Stevens ou à A Crow Looked At Me de Mount Eerie aussi bien thématiquement que musicalement, A Grave With No Name semble plutôt lorgner du côté d’un jeune prodige de nous jours du nom de (Sandy) Alex G dont son influence se fait bizarrement ressentir sur « Blunt Knives », la poignante « Pottery & Porcelain » mais encore « When I Pass Through Here » et « Kitchen » qui inciteront plus à réflechir qu’à tirer des larmichettes. On appréciera A Grave With No Name de se lancer dans cet exercice de style périlleux tant il met en valeur sa plume aiguisée et ses mélodies poignantes et vulnérables comme jamais.
Note: 8/10