Ça faisait un bon bout de temps que nous étions sans nouvelles de Hookworms. Leur dernier coup d’éclat remonte à 2014 avec leur second album The Hum qui fut un beau cru de krautrock et de rock psychédélique doucement noisy. Il aura fallu donc attendre quatre ans pour avoir un véritable retour de la part du quintet de Leeds et fort heureusement, ils n’ont pas perdu la main avec leur troisième disque intitulé Microshift.
Pour resituer le contexte, les cinq larrons de Hookworms ont connu l’adversité. En effet, leur studio a été volontairement détruit par les inondations qui ont eu lieu en décembre 2015 sans compter des décès et des ruptures ont eu lieu dans chacun des membres du groupe. C’est pourtant dans l’adversité et dans la solidarité qu’ils ont décidé de redémarrer la machine en route avec Microshift.
Et ils démarrent en trombe avec « Negative Space » gentiment dansant qui renvoie l’ascenseur à MGMT et à LCD Soundsystem mais encore avec la post-punk riche en tension de « Ullswater » riche en nappes synthétiques résolument sixties ou encore l’anxiogène « Opener » comprenant une longue introduction instrumentale bien trippante. Hookworms baigne à l’aise dans leur zone de confort, ce qui est loin d’être déplaisant, d’autant plus qu’ils savent ménager les émotions. Entre moments de tension et moments de relâchement comme sur les aériens « The Soft Season », « Each Time We Pass » ainsi que l’instrumental « Reunion », tout s’enchaîne avec fluidité et cohérence et ce malgré quelques défauts. On grimacera et s’agacera sur le fait que le noisy « Boxing Day » se termine trop vite par exemple ou que la conclusion hypnotique « Shortcomings » ne soit pas si marquante que ça.
Même si Microshift s’avère moins transcendant que ses prédécesseurs, il ne fait pas de doute que ça fait plaisir de retrouver Hookworms en pleine forme et avec l’envie d’en découdre. Le quatuor de Leeds réussit dans leur domaine krautrock psychédélique noisy même si on aurait aimé un petit grain de folie pour ce troisième disque.
Note: 7.5/10