Amen Dunes – Freedom

On avait laissé Damon McMahon alias Amen Dunes avec son quatrième album intitulé Love en 2014 qui fut une folle odyssée psychédélique ambitieuse telle qu’elle soit. Et suite à cela, l’Américain a gentiment disparu de la circulation afin de prendre un peu de recul avant de refaire surface cette année avec son nouvel opus intitulé Freedom qui est, bon Dieu, un grand grand disque.

La mascotte de Sacred Bones Records dont on se demande encore comment il a pu atterrir chez eux a décidé d’effectuer un revirement musical afin de nous impressionner davantage. Fini donc les explorations psychédéliques et krautrock qui ont longtemps habillé ses albums précédents, Amen Dunes a décidé de s’offrir un bol d’air frais en allant lorgner du côté des influences Americana et indie folk atmosphérique où The War On Drugs, Kevin Morby et autres Young Magic s’imposent en tant que maîtres en la matière. Il en résulte ainsi un Freedom incroyablement solaire qui vous emportera loin, très loin.

Introduit par une voix d’enfant qui parle à sa mère en disant: « This is your time, now go out there and take it », ce à laquelle cette dernière répond: « I don’t have any ideas myself, I have a vacant mind », Freedom démarre sur les chapeaux de roue avec l’aérien et groovy « Blue Rose » aux synthés éthérés mais également les hypnotiques « Time », « Miki Dora » et « Skipping School » où les arrangements musicaux continuent à prendre de l’ampleur. Ici, Amen Dunes se confie plus par rapport en ayant un regard détaché sur son adolescence difficile mais aussi sur ses différents tourments et ses drames dans sa vie personnelle qui le rongent encore aujourd’hui tout comme la maladie de sa mère exprimée ainsi que le monde qui part en couilles mais de façon plutôt cryptique.

Avec sa voix presque fatiguée mais définitivement charismatique ainsi que son ambiance musicale aussi bien mystique que sereine, Freedom regorge d’innombrables joyaux avec notamment « Calling Paul The Suffering » et « Dracula » frôlant les sonorités surf mais aussi d’autres trouvailles envoûtantes mais remplies d’une légère noirceur comme « Satudarah » et le morceau-titre absolument renversant. Et arrivée à la conclusion pour la moins groovy du nom de « L.A. », on atteint définitivement le 7ème ciel avec ce magnifique opus pour lequel il aura fait appel à l’enfant terrible mais discret Delicate Steve et Jordi Wheeler à la guitare mais aussi Parker Kindred à la batterie et Chris Coady au mixage. Il en résulte un Freedom intemporel où Amen Dunes exorcise sa peine la plus profonde afin d’en ressortir une oeuvre sereine et entraînante où l’on traverse les contrées profondes des Etats-Unis avec cette influence Americana qui habite les compositions que l’on chantera la gorge nouée et le cœur serré. Un must de ce premier trimestre 2018.

Note: 10/10