Iceage – Beyondless

En l’espace de trois albums, Iceage s’est imposé en tant qu’un des groupes les plus importants de la scène musicale danoise. Remarquables pour leurs compositions punk-rock, le quatuor est passé à un stade de parfaits inconnus à un des poids lourds du game. Quatre ans après Plowing Into The Field Of Love, ils ont la lourde tâche de succéder à ce désormais classique mais c’est mal connaître le groupe car ils nous offrent Beyondless où ils continuent à nous bluffer.

Iceage possède cette réputation de punk-rockeurs bourrins et rentre-dedans mais cette fois-ci, ils empruntent un virage plus qu’inattendu avec ce quatrième album. On avait déjà un petit aperçu sur leur prédécesseur arpentant des chemins beaucoup plus post-punk allant de Joy Division à Nick Cave and The Bad Seeds et ici, d’autres couleurs musicales viennent s’y implanter comme le jazz-fusion et la folk par exemple. Serait-ce dû au fait que le leader du groupe Elias Bender Rønnenfelt a profité du court hiatus pour aller s’immiscer dans un groupe indie rock Marching Church ? Personne ne le sait mais pour l’instant, on est plus que séduit par cette nouvelle livraison discographique.

S’ouvrant sur le rentre-dedans « Hurrah », Iceage n’a pour le moment rien perdu de sa verve punk des débuts avec des morceaux vifs comme « The Day Music Dies » par exemple qui aura de quoi satisfaire les aficionados du groupe. Pour le reste, le groupe danois surprend par leur virage musical avec notamment l’ambiance de film noir de « Pain Killer » faisant intervenir les cuivres élégiaques ainsi que la chanteuse Sky Ferreira qui se fait de plus en plus rare mais également les ambiances shoegaze psychédéliques digne de The Brian Jonestown Massacre comme les sonorités western crépusculaire de « Catch It » mais aussi de « Under The Sun ». On y décèle également des influences country-punk sur « Thieves Like Us » mais également de la conclusion résolument jazzy du nom de « Showtime » avec son saxophone qui s’en donne à cœur joie.

Là où Plowing Into The Field Of Love a ouvert une voie, Beyondless enfonce les portes et avec grande réussite. Iceage continue à lamenter sur la difficulté d’être à travers des textes noirs mais réalistes d’Elias Bender Rønnenfelt tandis que le groupe danois élargit sa palette musicale avec cohérence et flamboyance.

Note: 10/10