Leon Bridges – Good Thing

Il y a trois ans, on a été séduit par le rhythm’n’blues vintage de Leon Bridges qui nous avait offert un premier album résolument exquis du nom de Coming Home (chroniqué ici). Le chanteur/guitariste natif de Fort Worth a pu remettre au goût du jour la soul, le gospel et le doo-wop d’antan et le sonner cool, à un tel point que Nick Waterhouse l’a convié sur l’entraînant « Katchi » bien avant qu’il soit l’objet d’un remix extrêmement putassier. Trois années se sont écoulées et il revient en pleine forme avec son successeur tant attendu du nom de Good Thing.

Et ici, Leon Bridges ne change pas la donne avec cet aspect vintage qui a de quoi rappeler les sorties de Daptone Records et de Big Crown Records entre autres. Les années 1950-1960 refont surface en 2018 avec des titres chaleureux et rétro comme on en fait plus avec « Bet Ain’t Worth The Hand », « Shy » (où l’on laisse penser que Danger Mouse soit à la production mais non) et « Beyond ». Le chanteur texan s’engage également pour la cause Black Lives Matter et cela se ressent dans ses textes fédérateurs et engagés mais le fait avec une spontanéité inouïe.

Au milieu de ces chansons rétro comme « Forgive You » et « Lions », Leon Bridges s’autorise quelques petites folies et c’est à prendre ou à laisser. Une petite touche de modernité est à souligner sur les morceaux taillés pour les pistes de danse avec « If It Feels Good (Then It Must Be) » et « You Don’t Know ». L’effet Katchi sans doute. Mais pour le reste, il se rattrape avec les plus conventionnels « Mrs. » ainsi qu’un hommage à sa mère guerrière qui a tout sacrifié pour le bien-être de son fils sur « Georgia To Texas ». En somme, Leon Bridges continue à rendre hommage à ses idoles de l’âge d’or de la black music sur Good Thing mais il s’autorise quelques petits moments inédits plus modernes.

Note: 7.5/10