Julien Sagot – Bleu Jane

On a découvert Julien Sagot sur le tard avec le sublime et énigmatique titre « Transsibérien » en 2014 qui fut concentré d’indie rock à la française. Et depuis, l’auteur-compositeur-interprète québécois a connu une carrière solo pour la moins honorable avec deux disques pour les moins satisfaisants. Deux années après Valse 333, le bonhomme récidive avec Bleu Jane restant égal à lui-même.

Alliant toujours références francophones allant d’Arthur H, Dominique A ou encore de Jean-Louis Murat avec un soupçon de pop quelque peu expérimentale, Julien Sagot continue à nous entraîner dans son univers brumeux pour ne pas dire ténébreux comme l’atteste des titres étranges mais résolument éclectiques comme l’introduction aux rythmiques effrénés nommée « Les racines au ciel » résolument excentrique mais également du groove hypnotique de « Ombres portées » et des incursions caribéennes de « Bleu corail électrique ». La dimension poétique du québécois ajoute une plus-value à travers cette multitude d’influences parsemés et cela fait des éclats avec entre autres le sensuel « Les sentiers de la ville » et « Vacille » et son piano jazzy.

Après un morceau-titre faisant transparaître toutes ses excentricités, il ne fait aucun doute que Julien Sagot continue à afficher son originalité sur la scène indie francophone en raison de son univers musical bien singulier (post-punk, surf, tropical, rock, orchestral, sonorités caribéennes, et j’en passe…) pour un résultat homogène. Bleu Jane est un troisième coup d’éclat de la part de son auteur tant il privilégie ses prouesses lyriques et son atmosphère faussement brumeux mais totalement fascinant.

Note: 8/10