Snail Mail – Lush

Après Lucy Dacus, Car Seat Headrest et Julien Baker, Matador Records continue à miser sur ses plus beaux chevaux. Et cette fois-ci, le légendaire label indie rock américain a décidé d’accueillir dans son roster la très jeune mais très talentueuse Snail Mail. Souvenez-vous de cette jeune bachelière de Baltimore qui avait à peine 18 piges et qui avait publié un premier EP très impressionnant du nom d’Habit (chroniqué ici). Maintenant que Lindsey Jordan a acquiert une certaine notoriété bien rapidement, elle est prête à conquérir la sphère indie rock avec son premier album Lush.

Beaucoup d’entre vous iront se dire: « Oh encore une meuf à guitares ? C’est bon, on se tape déjà Waxahatchee, Frankie Cosmos, Jay Som, Soccer Mommy, Vagabon maintenant elle ? ». Sauf que Snail Mail dégage quelque chose de très spécial que l’on a décelé sur son EP. Et c’est ce que l’on retrouve à travers ce Lush riche en morceaux indie rock comme « Pristine » qui suit avec précision une introduction bien calme avant de déchaîner les hostilités. N’oublions pas non plus les accrocheurs « Speaking Terms » et le beaucoup plus musclé « Heat Wave » avec en prime un très bon solo de guitare mettant en avant la finesse de la plume de la jeune native de Baltimore avec classe.

Au milieu de cela, on se laissera emporter par cette vague de ballades aussi bien ensoleillées (« Let’s Find An Out ») que légèrement mélancoliques (« Stick ») mais une fois de plus, c’est le talent plus que précoce de Lindsey Jordan qui nous intéresse une fois de plus. C’est à coup de guitares presque jangly et radieux et de rythmiques nonchalantes et enivrantes que l’on a affaire avec notamment « Golden Dream » et « Full Control » où son interprétation fait mouche comme il se doit tandis qu’elle narre ses complaintes post-adolescentes mais avec une délicatesse indéniable. Mentionnons également la fin de l’album beaucoup plus nostalgique

Niveau songwriting, Adrianne Lenker aura du souci à se faire vu que Snail Mail a placé la barre très haute avec ce premier album résolument impeccable où aucun morceau ne fait de l’ombre à un autre. Lush ira convoquer les travaux de Liz Phair et de Fiona Apple à leurs heures de gloire tandis que la production aérée de Jake Aron laissera suffisamment d’espace à ces dix brillantes et ingénieuses compositions. Tout laisse à penser que la jeune fille de Baltimore aura un chemin tout tracé afin ce qui va être considéré non seulement l’album indie rock de l’été mais l’album indie rock de l’année 2018. Bref, à ne manquer sous aucun prétexte.

Note: 10/10