Il y a trois ans, Girls Names est venu marquer un grand coup avec leur quatrième album intitulé Arms Around A Vision (chroniqué ici). Le quatuor de Belfast est venu solidifier leur discographie qui est pour l’instant toujours aussi constante et original, à un tel point qu’on les place sous un piédestal. Cette année, ils reviennent avec un line-up on ne peut plus réduit mais reste égaux à eux-mêmes avec leur nouveau disque Stains On Silence.
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Cette citation peut s’appliquer pour Girls Names qui se retrouve amputé de leur batteur Neil Brogan (fondateur du groupe) qui a décidé de poursuivre de nouveaux aventures. Le désormais trio de Belfast avance seul sans leur membre et ce Stains On Silence voit naître de nouveaux changements musicaux. Fini ainsi leur post-punk menaçant et habité qui a fait la gloire de leurs prédécesseurs, ils iront chercher du côté de The Cure et de Killing Joke à travers des morceaux mélancoliques et lancinants à l’image de « 25 » en guise d’introduction mais également de « The Process » et de « Impaled Mystique » en ligne de mire.
La voix auparavant caverneuse de Cath Cullen se fait plus désabusée à l’accoutumée avec cette couche de reverbs qui habillent son interprétation tandis que les guitares sont soutenus par les synthés atmosphériques et vintage ainsi que les boîtes à rythme bien soutenues. Cela donne des titres aux ambiances gothiques de « Haus Proud » et de « Fragments Of A Portrait » qui auront de quoi laisser pantois plus d’un. Et on n’est pas au bout de nos surprises car la conclusion intitulée « Karoline » avec sa ligne de basse étonnamment groovy mais contrastant avec cette ambiance toujours aussi solennelle et la voix de Cathal Cullen riche en passion qui est prêt au changement (« Karoline beating out the fires of passion »).
Ceux qui s’attendaient à une suite logique de Arms Around A Vision passeront leur chemin le plus rapidement mais le reste sera étonné du virage musical que Girls Names aura entrepris à travers ce Stains On Silence. Moins percutant mais toujours aussi menaçant, il est toujours aussi intéressant de voir une facette plus vulnérable du groupe le plus impitoyable de Belfast après toutes ces années au top de leur forme. Un seul être les manque et c’est le changement du tout au tout.
Note: 8/10