Souvenez-vous, il y a trois ans, Maribou State a fait une entrée fracassante sur la scène électro britannique avec leur premier album intitulé Portraits (chroniqué ici). Les protégés du dinosaure Fatboy Slim nous ont impressionné par leur électro épuré et voyageur qui leur ont valu la consécration absolue. Cette année, le duo récidive avec un second opus tant attendu intitulé Kingdoms In Colour.
Liam Ivory et Chris Davids reprennent là où ils se sont arrêtés il y a trois ans maintenant mais avec plus d’étoiles dans leurs yeux et les oreilles et plus d’expérience. Ainsi, Kingdoms In Colour est un nouveau voyage musical résolument cinématographique comme atteste les titres downtempo résolument sympathiques que sont les influences orientales de l’introduction nommée « Beginner’s Luck »et de « Kingdom ».
Maribou State possède toujours cette science infuse et certains morceaux pourraient faire office de bande originale d’un film d’action comme le multi-sensoriel « Turnmills » contenant d’ailleurs un sample de The Kashmere Stage Band ou encore le plus obscur et jazzy « Slow Heat » aux influences de film noir conviant la voix déchirante d’Holly Walker sublimant cette ambiance bien mystérieuse. Cette dernière officie également sur « Nervous Tics » avec un sample bien trouvé de guzheng tandis que le supergroupe psychédélique Khruangbin viendra prêter main forte au duo sur l’explosion des genres qu’est « Feel Good » cinématique et atmosphérique à souhait.
Il ne fait aucun doute que Maribou State continue à maintenir le cap sur Kingdoms In Colour, surtout à l’écoute de trouvailles en tous genres comme le printanier « Vale » avec son sample de Melanie de Biaisio et la radieuse conclusion intitulée « Kāma » (pour « désir » en langue hindou). Le duo britannique présente ainsi un second opus en Technicolor retraçant leurs années sur la route dans les quatre coins du globe afin de n’en ressortir une bande-son audacieuse et attachante.
Note: 8.5/10