Low – Double Negative

Cette année, Low fête ses 25 années d’existence. Et cela fait donc 25 ans que le trio de Duluth continue à être au-dessus de la concurrence avec leur slowcore toujours aussi infaillible et inimitable entre mille. Trois ans après leur onzième opus Ones and Sixes (chroniqué ici), l’heure est venue pour notre groupe préféré d’entamer un virage afin de bien nous surprendre. Et il s’agit de Double Negative, leur nouveau chapitre discographique.

Et du changement, il en fallait pour Low qui se contentait d’un style musical. On avait déjà un léger aperçu sur leur dernier album produit aux côtés de BJ Burton, l’éternel acolyte de Bon Iver, qui contenait des ambiances électroniques et expérimentales mais sur Double Negative, le virage est résolument radical. Il n’y a qu’à entendre les premières secondes de « Quorum » pour s’en apercevoir avec son arrière-plan sonore des plus noisy prenant le dessus sur la voix presque imperceptible d’Alan Sparhawk. Il est suivi de très près par des sonorités saturées et sombres de « Dancing and Blood » et « Tempest » qui synthétisent parfaitement le style de Double Negative qui étonne pour le coup.

La voix angélique de Mimi Parker subit le même sort en se faisant entendre sur les bidouillages et les grosses basses de la ballade électronique « Fly » par exemple mais aussi lorsque les guitares reviennent au premier plan sur le lancinant « Dancing And Fire ». Et de l’autre côté, le duo vocal unit ses forces à travers ce capharnaüm sonique qui constitue les titres comme « Always Trying To Work It Out », « The Son, The Sun » ainsi que « Poor Sucker ». Double Negative n’est pas seulement une allusion aux récentes déclarations contradictoires du « chef d’Etat » américain mais aussi un manifesto de la part du trio de Duluth qui laisse les machines au profit des hommes et des guitares où à travers ces bidouillages sonores noisy qui font paraître un sceau de lumière. Encore faut-il la saisir…

Note: 10/10