Léonie Pernet – Crave

La première fois que j’ai entendu parler de Léonie Pernet, c’était en mars dernier au festival Les Femmes S’en Mêlent. Je m’en souviendrais toujours de son set enivrant et original, à un tel point qu’elle était classée dans mes priorités de sortie d’album. Six mois plus tard, son premier album Crave est dans les bacs et il était temps pour moi de savourer e bijou musical venu d’ailleurs.

Quatre années se sont séparées entre son premier EP paru chez Kill The DJ et ce Crave et la musicienne multi-instrumentiste a pris ce laps de temps pour peaufiner sa musique mutante brouillant les pistes. Préparez-vous à un voyage musical dense et complexe qui débute par un « African Melancholia » qui est sur les bouches de tout le monde avec son fameux clip montrant la course d’un migrant et qui se poursuit par des bijoux novateurs à l’image de « Butterfly », « Rotten Tree » et « Father » résolument multi-dimensionnels.

Sa voix onirique se noie à travers ses arrangements fantomatiques et obscurs qui habillent ces douze morceaux intenses résolument progressifs comme « Rose » dont le texte est une adaptation d’un poème de François de Malherbe ou encore la relecture bouleversante de Marguerite Duras qu’est « India Song » en guise de final. Et lorsque Léonie Pernet n’est pas au centre de l’attention, elle n’hésite pas à faire intervenir des voix extérieures comme celle d’Hanaa Ouassim qui nous fait un détour vers les terres orientales sur le troublant « Auaati » pour un résultat impressionnant.

Il ne manque plus que des morceaux riches en émotions comme « Nancy » et « Two Of Us » pour faire de ce Crave un disque résolument audacieux. Et c’est sans compter sur le talent de Léonie Pernet qui réussit à jouer avec les contrastes entre ses compositions aussi bien sombres que lumineuses mais aventureuses.

Note: 7.5/10