Emma Ruth Rundle – On Dark Horses

On pourra dire ce que l’on veut sur Emma Ruth Rundle mais toujours est-il qu’elle fait partie du cercle des prestigieuses musiciennes indie américaines du moment. Avec ses deux albums de très bonne facture, la mamzelle californienne nous envoûte avec sa musique onirique et forte en contrastes. Et c’est dans ce domaine qu’elle récidive avec son successeur intitulé On Dark Horses.

Si l’on passe cette pochette cheloue, le contenu de ce troisième opus est du grand. Du très grand même. Emma Ruth Rundle reste au sommet de son art avec des morceaux indie rock teintés de folk gothique à l’image de « Fever Dreams » qui ouvre le bal avec l’interprétation dantesque nous refilant la chair de poule sans oublier ses riffs pesants et lourds mais aussi de « Control » et de « Light Song » où le tandem vocal Rundle/Patterson fait opérer sa magie entre autres.

La californienne accompagnée de Dylan Naydon (batterie), Todd Cook (basse) et d’Evan Patterson (guitare, piano, chœurs) opère un tour de force tout au long de ce On Dark Horses. Sa voix angélique contraste aux lourdes bourdonnements de guitare et ses ambiances obscures qui nous transportent dans les tréfonds avec « Races » et « Dead Set Eyes » comme principaux exmples. Il peut y avoir de rares moments lumineux et atmosphériques comme la véritable pièce maîtresse qu’est « Darkhorse » avec ses instruments galopants avant de replonger dans l’inconnu que l’on redoute. Le dernier morceau « You Don’t Have To Cry » est un des derniers efforts ambitieux avec un départ résolument intimiste traitant la mort d’un proche avant de s’enfoncer dans un crescendo vertigineux pour marquer un grand coup.

C’est pour cette raison qu’Emma Ruth Randle a touché sa cible en plein coeur avec On Dark Horses. La musicienne sait jouer avec les contrastes entre ambiances fantomatiques et d’autres plus lumineuses de façon cohérente et poignante. Plus accrocheuse et plus accessible qu’à l’accoutumée, la Californienne nous invite à reprendre contrôle de nos vies afin de ne pas se laisser submerger par nos angoisses.

Note: 8.5/10