Nathan Bowles – Plainly Mistaken

Nathan Bowles fait parti des rares musiciens qui réussit à nous faire aimer le banjo. Le musicien multi-instrumentiste venu tout droit de Durham possède à son actif trois disques pour les moins constants regroupant de perles en tous genres. Deux ans après Whole & Cloven, il présente ainsi son nouvel album envoûtant du nom de Plainly Mistaken.

Il s’agit de son premier album enregistré avec un full live-band (avec les membres de Mount Moriah, CAVE et du groupe de Jake Xerxes Fussell), ce qui veut dire que nous sommes bien servis au niveau des arrangements. Débutant sur une relecture moderne du standard de Julie Tippets daté de 1976 qu’est « Now If You Remember » (seul titre chanté de l’opus), Nathan Bowles nous montre une fois de plus l’étendard de son talent avec son instrument de prédilection. On ne parvient plus à toucher terre sur des instrumentaux hypnotiques et lancinants comme « The Road Reversed » mêlant notes de banjo et percussions ainsi que contrebasse et « Umbra ».

Alternant morceaux aux influences bluegrass pleinement assumées comme « Elk River Blues » et « Fresh & Fairly So » ou d’autres beaucoup plus expérimentaux avec le progressif « Girih Tiles » par exemple. Il arrive que Nathan Bowles dévoile son côté ludique sans se perdre pour autant dans ses idées comme le jovial « Ruby » qui est une reprise de The Osborne Brothers (repris plus tard par Buck Owens et The Silver Apples) où on se laisse emporter quand tout à coup, on repart sur des bases plus audacieuses et lancinantes avec « In Kind I ». Son sequel plus improvisé ne fait pas tâche non plus tant il est suivi par une conclusion affectueuse nommée « Stump Sprout ».

Avec Plainly Mistaken, Nathan Bowles accompagné de son live-band nous embarque dans une nouvelle dimension à travers ces dix morceaux aussi bien accessibles qu’originaux. Le musicien nous hypnotise par son jeu de banjo qui reste inimitable et brouille les pistes entre musique expérimentale et bluegrass.

Note: 8/10