Adrianne Lenker – abysskiss

Il aura fallu de deux grands albums – Masterpiece en 2016 (chroniqué ici) et Capacity en 2017 (chroniqué ici) – pour que Big Thief accède au panthéon des meilleurs groupes indie rock américain de cette décennie. La raison est du au songwriting touchant et transpirant de vécu de notre Adrianne Lenker qui est devenue de plus en plus appréciée par les temps qui courent. Après Buck Meek quelques mois plus tôt (chroniqué ici), la chanteuse et guitariste se rééchappe en solo avec un nouvel album intitulé abysskiss.

Ceux qui pensent qu’il s’agit de son premier album se mettent le doigt dans l’oeil bien profond car la new-yorkaise était déjà toute seule bien avant de former Big Thief. Et son talent de songwriting se confirmait déjà sur ses premières œuvres solo. C’est dans cette optique qu’elle poursuit sa lancée avec dix nouvelles compositions indie folk où elle se met de nouveau à nu notamment sur « terminal paradise » qui ouvre le bal mais également « womb », « out of your mind » et « cradle » nous touchant en plein cœur.

Avec la patte discrète du talentueux Luke Temple aussi bien à la production que sur d’autres instruments, Adrianne Lenker explore sa vulnérabilité à l’état brut et toutes les épreuves qu’elle a traversé pour arriver à ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Avec des morceaux dominés à la guitare acoustique comme « symbol », « blue and red horses » ou encore le poignant « whatcan you say », la voix inimitable et bouleversante de la new-yorkaise arrive à nous déstabiliser car elle sait prêcher la vérité telle que l’on a envie d’entendre. L’écoute de ce abysskiss est une nécessité non seulement parce qu’il s’agit d’une musicienne très talentueuse mais d’une femme qui fait table rase du passé et nous invite à faire de même.

Note: 8.5/10