Je voulais parler de ce disque depuis quelques semaines déjà mais sachez qu’il fait parti de mes favoris de cette année pour de nombreuses raisons. Il s’appelle Loceke et est signé Den-Mate qui est en réalité une jeune auteure-compositrice-interprète venue de Washington qui possède déjà à son actif un EP nommé Entropii l’an dernier. De son vrai nom Jules Hale, son premier album m’a ému à un tel point inimaginable et voici pourquoi.
A la croisée de l’indie rock, de la darkwave, du trip-hop et de la dream-pop, Den-Mate nous transporte dans son univers clair-obscur et résolument bouleversant. C’est en écoutant des perles irrésistibles et crève-cœur comme l’introductif « Charlotte » totalement atmosphérique mais encore « Light » et « Sick » que l’on comprend que la native de Washington revient de loin.
Après des années difficiles entre lutte contre la drogue, troubles de l’alimentation ainsi que crises d’épilepsie à répétition, elle cherche la rédemption et la lumière à travers sa plume touchante et franche qui fait mouche sur des morceaux intenses comme « Country » où elle dévoile sans pudeur et sans retenue son agression sexuelle qu’elle avait subi plus jeune et le traumatisme qui a perduré ou encore « DC Junkie » et les sonorités trip-hop de « XOSO » qui sont remarquables pour son interprétation à fleur de peau.
Jouant de presque tous les instruments, Den-Mate aura réussi à accoucher sur papier ses maux et ses traumatismes du passé à travers sa musique aussi bien atmosphérique qu’anxiogène où la fusion musicale se fait énormément ressentir. Passant du concret (« Regine ») à l’abstrait (les ambiances drone/ambient du morceau-titre), la musicienne a réussi son exutoire et parvient à retrouver la lumière après tant d’années d’errance. A écouter d’urgence si vous voulez être transporté au loin.
Note: 9.5/10