boygenius – boygenius

Que se passe-t-il lorsque trois grandes prêtresses de l’indie rock américain de cette décennie se rencontrent ? Et bien cela donne un supergroupe de choc et préparez-vous bien ! La crème de la crème que l’on voit et qui ont pas mal de points communs:

  • Lucy Dacus qui vient de Richmond en Virginie et elle s’est faite connaître avec son premier album No Burden en 2016 (chroniqué ici) et a récidivé deux ans plus tard en major avec le toujours aussi excellent Historian (chroniqué ici), notable pour sa plume féroce et brillante et ses talents de compositrice hors-pair.
  • Julien Baker qui vient de Memphis dans le Tennessee et est sortie des sentiers battus avec un premier album Sprained Ankle en 2015 (chroniqué ici) avant de frapper plus fort l’an dernier avec le brillant Turn Out The Lights (chroniqué ici). Plus torturée que sa comparse, l’ex-membre de Forrister ne laisse personne indifférent.
  • Phoebe Bridgers qui débarque du Pasadena en Californie et a mis du temps à décoller après un premier EP Killer en 2015 avant de voir sa popularité accroître avec son premier album en major nommé Stranger In The Alps (chroniqué ici). La blondinette nous a ébloui avec son indie folk rêveur et mélancolique.

Ces trois « punchlineuses » de l’indie rock actuel ont décidé de se joindre leurs forces car elles ont connu un parcours presque similaire où elles ont commencé en autoproduction avant de finir sur les plus grands labels indie rock (Lucy Dacus et Julien Baker ont signé chez Matador pour leurs seconds disques tandis que Phoebe Bridgers a fini chez Dead Oceans) et forment le supertrio boygenius.

Ce nom a donné naissance à un premier EP composé de six titres et écrit à six mains. Et autant vous dire de suite que ce mini-disque a de quoi mettre en avant les talents respectifs des trois cerveaux qui n’hésitent pas à fusionner leur univers respectif comme bon leur semble. Qu’il fait bon d’entendre les harmonies du duo Baker/Bridgers sur des compositions typiquement Dacus que sont « Bite The Hand » résolument racé mais envoûtant ainsi que sur « Salt In The Wound » avec un final des plus fuzzy.

Outre l’aspect indie rock captivant de Lucy Dacus, on retrouve les intonations indie folk angéliques de Phoebe Bridgers qui se ressentent sur « Me & My Dog » et la conclusion mélancolique du nom de « Ketchum, ID » où les harmonies vocales du trio procurent des frissons. N’oublions pas non plus le côté emo torturé de Julien Baker sur « Souvenir » ou encore sur le poignant « Stay Down » qui aurait pu figurer sur le dernier album de cette dernière où elle raconte son conflit intérieur entre ses croyances envers Dieu et l’athéisme en établissant un parallèle sur les relations abusives. Ces trois univers coïncident parfaitement et boygenius arrive à le mener avec grâce et efficacité. Les supergroupes indie rock se font rare et cette formation fait vraiment plaisir à entendre notamment avec ce premier EP qui tient toutes ses promesses. Maintenant si un album de ce calibre est dans les travaux, on est preneur. Vous imaginez ce que cela donnerait si d’autres actes prometteurs seraient de la partie comme Adrianne Lenker ? Snail Mail ? Tomberlin ? Allez quoi, on a le droit de rêver, non ?

Note: 9/10