Gaika – Basic Volume

Depuis 2015, la hype autour de Gaika continue de s’accroître. Le rappeur originaire de la banlieue de South London enchaîne mixtapes sur mixtapes et EPs sur EPs jusqu’à parvenir aux oreilles du label Warp qui le signe également très rapidement. Depuis le mois de juillet dernier, il est monté en puissance avec son premier album officiel du nom de Basic Volume.

Le courant vaporwave a réussi à s’imposer dans l’Hexagone grâce à un des ambassadeurs principaux répondant du nom de Biga* Ranx. Et bien Gaika est un peu son homologue britannique mais à une différence près. Le britannique arrive à infuser des influences dancehall, R&B alternatif, trip-hop industriel et ragga psychédélique aux couleurs gothiques qui habillent ces quinze nouveaux morceaux. Avec son flow élastique et bien original, on ne s’ennuie jamais une seconde à travers des titres comme « Hackers & Jackers », « 36 Oaths » et autres « Black Empire (Killmonger Riddim) ».

Ce que l’on retiendra le plus dans ce Basic Volume est la capacité du rappeur à souffler un parfum de révolte à travers ces compositions sombres et mutantes. Il en atteste des moments marquants comme « Seven Churches For St Jude » ou encore « Crown & Key » traduisant toutes les injustices que subissent les minorités. On pourra également citer « Immigrant Sons (Pesos & Gas) » aux relents autobiographiques où Gaika ira tacler racisme et inégalités sociopolitiques que subit les jeunes des quartiers pauvres et résidentielles chaque jour à l’approche du Brexit. Toutefois, un brin d’espoir surgit à la toute fin de cet opus avec « Spectacular Anthem » où Gaika nous susurre un « It’s ok to dream, it’s ok to trust ».

Pour ce premier album, Gaika a plutôt misé sur les textes dénonciateurs que sur les ambiances musicales qui l’habitent. Là où ses précédents projets brillaient pour les infrabasses et les folies rythmiques qui habillaient ces morceaux bien expérimentaux, Basic Volume pêche par son côté moins radical et trop uniforme au profit de l’agressivité et la combativité quotidienne. Mais le MC de South London a réussi à faire ses preuves comme il se doit, c’est déjà ça le principal.

Note: 7.5/10