Dominique A – Toute Latitude / La Fragilité

A ce stade, chaque album de Dominique A est toujours un événement dans le monde de la chanson française. Trois ans après son dixième album Éléor qui a solidifié son statut, le désormais cinquantenaire a fait le pari de dominer l’année 2018 avec deux albums. Le premier album de l’année se nomme Toute Latitude et fut publié en mars dernier.

Une fois de plus, Dominique A étonne pour sa plume toujours aussi poétique qui brille sur des morceaux se voulant ambitieux comme « Cycle » qui se caractérise par ces rythmiques doucement électroniques mais encore « Les deux côtés d’une ombre » et « La mort d’un oiseau » avec ses orchestrations plus denses et sombres. Il est clair que l’on quitte l’éternelle douceur d’Éléor pour quelque chose de plus radical et rentre-dedans mais il le fait avec délicatesse sans que le tout soit brutal.

Que ce soit avec « La clairière » ou encore « Corps de ferme à l’abandon », Dominique A laisse de côté son introspection pour jeter son regard sur l’extérieur et constate que le monde court à sa perte. Mais une pointe de lumière peut se faire ressentir comme sur « Enfants de la plage » et la somptueuse conclusion nommée « Le Reflet ». Sur Toute latitude, il sort de sa zone de confort aussi bien textuellement que musicalement pour se renouveler et s’affirmer une fois de plus comme étant un des artistes les plus doués de sa génération.

Note: 8/10

Beaucoup ont considéré Toute latitude comme étant un des chefs-d’oeuvres de la discographie de Dominique A. Ce qui est justifié car notre hôte possède une plume infaillible qui arrive à nous transporter dans n’importe quel univers musical. Sept mois plus tard, il présente son second disque de l’année intitulé La fragilité.

Ici, on compte les ambitions de Toute latitude pour quelque chose de plus intimiste et plus mélancolique, un peu ce à quoi nous habitué Dominique A ces dernières années. Il en résulte des ballades soignées allant de « La poésie » à « Le soleil » en passant par « Le grand silence des campagnes », « La splendeur » et autres « Le temps qui passe sans moi ».

Il s’agit du troisième album intimiste du bonhomme enregistré seul avec sa guitare (et quelques rythmiques) sur sa console huit pistes mais les sensations auditives sont toujours inédites. Et c’est peut-être ça la magie Dominique A, c’est-à-dire que l’on rentre dans des terrains connus du bonhomme mais que l’on reste toujours scotché par cette sensation de nouveau comme le souligne « J’avais oublié que tu m’aimais », « Le ruban » et « Beau rivage ». La fragilité est le second disque de notre hôte de l’année mais aussi le second disque de french pop qui a tapé dans l’œil.

Note: 8/10