Big Joanie – Sistahs

Big Joanie est présent depuis maintenant cinq ans mais a su préparer son buzz méticuleusement. Le trio londonien est composé de Stephanie Phillips (chant, guitare), Estella Adeyeri (basse) et de Chardine Taylor-Stone (batterie) avait publié un premier EP intitulé Sistah Punk en 2014 qui a reçu pas mal d’échos. Mais c’est avec leur single « Crooked Room » paru deux ans plus tard qu’elles atteignent un pic de popularité. Cette année, le groupe présente enfin leur premier album intitulé Sistahs paru fin novembre dernier.

Le trio afro-féministe délivre des messages percutants mais nécessaires pour cette période où les mouvements révolutionnaires comme #MeToo prennent de l’ampleur. A mi-chemin entre post-punk, riot grrl et art-punk, Big Joanie se situe entre PJ Harvey et Slits comme l’atteste des titres bien racés comme l’introduction mélodique intitulée « New Year » toutes guitares dehors mais encore les influences dignes de Sleater-Kinney sur « Fall Asleep ». Entre moments post-punk bien efficaces comme « Eyes » et « Way Out » avec un petit clin-d’œil à La Luz et sonorités arty avec « Down Down » qui ne dure à peine une minute.

A côté des bonnes trouvailles mélodiques qui restent efficacement dans la tête, on peut également mettre en lumière la plume lucide de Stephanie Phillips qui se remémore de ses amitiés rompues pour diverses raisons comme « Used To Be Friends » mais encore ses relations platoniques qui la frustrent sur « How Could You Love Me » aux inspirations dignes de Shangri-Las (« He thinks I’m a joke, well he can go choke »). Mais on retiendra plus « Token » qui est certainement un des meilleurs textes où elle raconte ses difficultés de s’insérer professionnellement en raison de sa couleur de peau et de son sexe où l’on se reconnaît tous. Tous ces éléments sont réunis pour rendre ce Sistahs un disque authentique et dans l’air du temps.

Note: 8.5/10

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