Julien Gasc – L’Appel de la Forêt

Fin 2016, Julien Gasc avait mis tout le monde d’accord avec son second album solo nommé Kiss Me You Fool ! (chroniqué ici). Ce disque aura placé le membre d’Aquaserge parmi un des talents les plus sous-estimés de la scène toulousaine. Allons savoir ce qu’il nous a réservé pour son grand retour et son troisième album intitulé L’Appel de la Forêt.

Considéré comme étant la fin de la trilogie qu’il a débuté avec Cerf, Biche et Paon en 2014 et Kiss Me You Fool, Julien Gasc change quelque peu de fusil d’épaule mais reste tout de même dans son élément. S’ouvrant sur un « La trêve internationale », le musicien du Tarn élargit son champ de vision en incluant des sonorités synthétiques et une production plus riche et propre tout en restant plus poétique que jamais. Ne reculant devant rien, L’Appel de la Forêt sonne plutôt comme un sacré exutoire.

Invitant l’auditeur à s’échapper de la société malade pour un peu de réconfort auprès de la nature mais aussi de l’amour, Julien Gasc laisse parler son imagination la plus folle. On pensera notamment à des morceaux de french pop psychédélique remis au goût du jour tels que les allures bossa nova de « Maracabela » mais également les suaves et lumineux « Les flots » et « Passer, laisser » qui donnent lieu à ses plus beaux textes certes teintés d’ironie mais incroyablement imagés. Impossible de ne pas penser à du Gainsbourg sur certains moments comme le morceau-titre soutenu par les chœurs suaves de Catherine Hershley ou « Libertas et Firegasc » où les éclats de rire résonnent sur des motifs synthétiques dignes de Talking Heads.

Bien entendu, l’amour n’est pas au centre des préoccupations de Julien Gasc. Le musicien de Tarn est au cœur de l’actualité avec un clin d’œil aux gilets jaunes (faut danser, petit) sur « Gilles & Jones » ou encore à la misère sociale actuelle adoucie par sa voix nonchalante. L’Appel de la Forêt se clôt avec le planant « Undying Eyes » interprété en anglais et synthétise tout de même le talent du musicien d’Aquaserge et clôt la saga introspective et dandyesque si passionnante et si enivrante.

Note: 8.5/10