Mustang – Memento Mori

L’année 2021 marque le grand retour de Mustang. Et oui, le trio de krautabilly décalé de Clermont-Ferrand n’avait pas donné signe de vie depuis leur disque Écran Total comptant notamment le mythique titre « Le sens des affaires » avant que les membres du groupe s’émancipent chacun de leur côté, notamment Jean Felzine qui a trouvé du succès auprès de Jo Wedin. Après de longues années d’absence, ils retroussent leurs manches avec leur successeur tant attendu du nom de Memento Mori.

Leur krautabilly n’aura pas pris une ride car il permet de réintroduire Mustang sur la scène. Memento Mori s’ouvre sur les allures funky de « Loyal et honnête » où les textes sarcastiques et acerbes de Jean Felzine continuent de faire mouche mais également avec « Fils de machin » et « Perdu mon temps ». Bien entendu, ils continuent de taper sur tout ce qui bouge surtout en ce contexte bien compliqué notamment sur les allures dream-pop de « Pôle Emploi / Gueule de bois » détaillant le quotidien d’un chômeur désinvolte.

Ça n’est pas fini, Jean Felzine et ses deux acolytes iront se moquer des boomers sur « Dissident » qui sont accros aux théories du complot diffusées sur les réseaux sociaux et par les courants d’extrême-droite (les reufs de la Génération Identitaire qui faisaient de la boxe thaï, muay thaï, chicken thaï entre autres…) et des parisiens sur « Pas de Paris ». Mustang n’a donc rien perdu de sa critique acerbe et sarcastique sur des compositions plus incisives que jamais avec « Maison sur la colline » qui est une reprise de Hank Williams en version country 2.0 et Motown et le plus psychédélique et fougueux « Pas cher de la nuit ».

Après cette tempête électrique survient le calme avec le morceau-titre éthéré et bouleversant nous rappelant que notre vie ne tient plus qu’à un fil et que tout peut se terminer un jour. De quoi clôturer ce nouveau disque d’une façon honorable montrant que Mustang est de parfaits commentateurs de notre société en perdition.

Note: 8/10