Après avoir forgé une expérience florissante avec Aquaserge, Julien Gasc goûte à une sublime carrière solo. Le musicien occitan a réussi à s’imposer avec trois disques devenus incontournables dont Kiss Me You Fool en 2016 (chroniqué ici) et L’Appel de La Forêt en 2020 (chroniqué ici). Ce n’est pas un hasard si son successeur intitulé Re Eff fut vivement attendu en ces premiers jours d’automne.
Pour cette nouvelle aventure musicale, Julien Gasc opte pour la simplicité tout en nous transportant au lointain comme il sait si bien le faire. Toujours aussi poétique dans sa démarche, il est accompagné de textes issus de sa collection de livres et de ses propres écrits. Et cela se ressent sur des somptueuses compositions plus organiques que jamais avec l’entrée en matière nommée « La scie de la vision moderne » avant qu’on se laisse entraîner par des ritournelles célestes comme « La voyance », « Je viens déposer à tes pieds » ou encore « Rosario Bléfari ».
Julien Gasc saura élargir ses horizons musicaux entre jazz digne de Thelonius Monk et la radio américaine WFMU dont les influences se font ressentir sur des splendides titres que sont « Amour velours » et « Tout ne peut pas nécessairement donner quelque chose ». La production à la fois épurée et ludique atteindra des sommets avec également « Délivrance » et « Les bouteilles dansent » où l’élégance poétique est toujours de mise. Avec Re Eff, Julien Gasc solidifie un peu plus sa réputation musicale.
Note: 8/10