Avec toutes mes excuses, je n’ai pas eu le temps de terminer ma chronique sur ce très beau premier album. Sachez qu’elle date de début avril mais vu qu’il y a eu un rush pas possible et un nombre interminable de demandes durant ces derniers mois que j’ai du décaler celle-ci. Et pourtant, je la considère toujours comme une découverte du jour tout simplement parce que, comme certains d’entre nous, j’étais charmé par ce premier album du nouveau phénomène électro Kelly Lee Owens.
Pour les pointus d’entre nous, beaucoup l’ont entendu sur le titre « Knowing We’ll Be Here » qu’elle a co-écrit et qui est issu du désormais classique album Drone Logic de Daniel Avery. Depuis, la Galloise de 29 ans en a fait du chemin pour incarner la scène techno/avant-pop féminine et voilà qu’elle présente son univers intrigant et fantomatique où sa voix se sert de texture mélodique comme sur les productions froides et éthérées de « S.O. », « Arthur » (qui est dédie à Arthur Russell) ainsi que « Evolution ».
Alliant donc rythmiques techno et mélodies pop hallucinogènes virevoltant occasionnellement vers le krautrock sur des monuments comme « Bird » et « CBM », la musicienne est dans son élément et n’oublie pas de nous ensorceler comme une certaine Jenny Hval. Tiens, en parlant d’elle, voilà qu’elle apparaît sur le magnétique « Anxi. ». Comme une sirène, elle sait nous émouvoir à travers des titres plus cotonneux et oniriques à l’image de « Lucid » et les ambiances de Bristol de « Keep Walking » avec toujours sa voix de velours noyée sous une tonne de reverbs. Tout ce beau ménage se conclut par le chant du cygne qu’est « 8 » où on se laisse à nouveau guider par sa production dense et frisquette et des vocalises de la galloise jusqu’à la dernière seconde. En somme, le gros atout de Kelly Lee Owens est d’unir ambiances cotonneuses et rigides sous un fond de techno froid et cérébral qui contraste avec sa voix angélique et bouleversante utilisée comme un instrument à part. Planant et exotique à la fois.
Note: 9/10