Voici peut-être un des albums les plus étonnants que j’ai pu écouter cette année: Live Together, Eat Each Other. Cet opus est signé Wild Palms, un quatuor venu tout droit de Southgate qui oscille entre electronica et indie pop et composé de Lou Hill (chant), Darrell Hawkins (guitare), Gareth Jones (basse) et de James Parish (batterie). Après un premier album Until Spring paru en 2011 mais passé totalement inaperçu, ils nous présentent donc ce second opus produit par Liam Howe (FKA Twigs, Lana del Rey…) que je vais décortiquer.
Difficile de ne pas penser à Wild Beasts, à Little Dragon ou encore à feu Wave Machines en écoutant cet incroyable second opus. Vous avez surement entendu leur excellent titre « Ennio » aux sonorités 2-Step sur Radio Nova bien souvent. Et bien dites-vous que cet opus réserve pas mal de bonnes surprises car on bascule de paysages en paysages, que ce soit le triomphant « Again No » qui se veut être un hymne pour la paix et la tolérance, le mystique « A Is For Apple » sans oublier les relents 80’s du smooth « 100 Cymbals » relatant la perte d’un ami de Lou Hill mais relaté d’une façon à la fois brute mais authentique.
Ce qui fait la force de cet opus, c’est la voix androgyne de Lou Hill mêlée aux textures vaporeuses et rêveuses et on a l’impression d’avoir affaire à une bande originale d’un film de medieval fantasy par exemple. Le résultat fait carrément mouche sur la quasi-cinématique « Hungry-Mouthed Hunting Dogs » où le quatuor semble s’inspirer de The Streets en quelque sorte. Ici, Lou Hill se lance dans un slam et donne l’impression de narrer une situation banale d’une manière dramatique et c’est ce qui rend le tout incroyable (REP A SA FAUVE !). Entrecoupées d’interludes ambient plantant l’atmosphère bien particulière (« Rainmaking », « Flowers », « Open Window »), Wild Palms sont les maîtres du jeu et défient la loi de la gravité comme bon leur semble. Entre les lamentations des inquiétants et hypnotiques « Lance and Candice » et « Temper Gold » (soutenue par la voix plus grave de Darrell Hawkins) et les sons de la libération sur le dernier morceau « Feathers (Pts 1 & 2) » qui clôt cet opus sous une note plus positive, ils ont réussi leur quart de tour.
Je pense sincèrement que Live Together, Eat Each Other mérite sa place dans la discographie idéale de tout mélomane musical amateur de la scène britannique car Wild Palms nous entraîne dans un univers polymorphe où les textures sonores colorées font carrément la loi. Ça valait vraiment le coup d’attendre cinq ans car c’est un mini chef-d’œuvre plutôt étonnant. Rien à jeter donc, vous pouvez vous ruer dessus les yeux fermés.
Note: 9/10