Pethrol n’est certainement pas connu mais c’est un des duos frenchy les plus excitantes de ces derniers temps. Ce que Héloïse Derly (chant) et Cédric Sanjuan (batterie) savent faire de mieux, c’est une électro-pop acidulée aussi bien organique que synthétique et ça a fait ses malheurs avec GoldMund deux ans plus tôt malheureusement passé inaperçu. Mais le duo ne se laisse pas abattre et prouve qu’avec Figures, leur premier album, ils en ont encore dans le ventre.
Plonger dans l’univers de Pethrol est aussi simple que de plonger dans une piscine à température agréable. Le duo fascine pour ses compositions savamment 80’s tantôt cold tantôt minimal et ça fait plutôt son effet sur des morceaux entêtants comme « Battlefields », « Wake Up Call #6 » sans oublier « The Maid Who Drives You Mad » mettant parfaitement en valeur la sublime et élégante voix d’Héloïse sur des instrumentations denses ayant pour principal leitmotiv: le rythme avant tout.
Plus le temps passe, plus l’univers du duo se dessine petit à petit jusqu’à la rendre attachante. C’est ce qui fait également la force de Figures dans la mesure où ils ont tout appris de leurs influences, The Knife et Austra à vue de nez. Impossible de résister sur « Aliocha », « Breaking News » ou encore « Welcome To The Black Sands », le niveau d’addiction est à son maximum. Et Pethrol va toujours jusqu’au bout de leurs idées et ils ont la malicieuse idée de clore cette grande messe en français avec l’accrocheur « Le dernier grand voyage ».
Le titre est parfaitement bien trouvé pour définir ce Figures qui fait défiler « les paysages sans fin de l’Europe du Nord tantôt le noir et blanc des clubs berlinois » sans pour autant renier les sonorités tribales et afro parsemés partout sur cet opus durant 31 minutes. Et rien que pour ça, Pethrol mérite d’être de plus en plus reconnu et ceux qui les ont découvert aux Inouïs du Printemps de Bourges et aux Nuits Sonores ne diront pas le contraire. Un second album original et intemporel.
Note: 8/10