Le nom de Richard Russell vous est loin d’être familier. Tout simplement parce qu’il s’agit d’un des producteurs les plus prisés mais aussi le boss du label XL Recordings. Pour montrer son influence dans le monde de la musique actuelle, il présente son album/compilation intitulé Everything Is Recorded.
Rien ne peut stopper Richard Russell même pas le syndrome de Guillain-Barré qui est une grave malade auto-immuné qui lui a valu d’être paralysé. Cela n’empêche pas au mogul de XL Recordings de continuer à faire de la musique grâce à un piano de poche qui l’a maîtrisé durant sa rééducation. C’est ainsi qu’Everything Is Recorded naquît. Avec un casting de rêve, Richard Russell nous concocte des merveilles à mi-chemin entre modern soul, R&B alternatif, sonorités électroniques et jazz où se réunissent des artistes ou groupes issus de générations et de styles différentes ayant atteint une popularité monstre.
On retrouve ainsi le crooner Sampha à plusieurs reprises comme « Close But Not Quite » comprenant un sample bien trouvé de Curtis Mayfield mais encore « Show Love » en duo avec la chanteuse Syd de The Internet et sur la conclusion aux arrangements somptueux signés Owen Pallett. Il n’est pas étonnant de croiser le saxophoniste Kamasi Washington avec « She Said » comprenant également Obongjayar, le rappeur Giggs sur le passionnant « Wet Looking Road » avec en prime un sample de Keith Hudson ou encore les frangines Ibeyi à deux reprises sur « Mountains of Gold » accompagné du rappeur Wiki et sur « Cane ». Donc on croise également des actes de l’ancienne génération comme Peter Gabriel sur l’interlude « Puffy » qui est un peu la cerise sur le gâteau.
En 37 minutes, Richard Russell nous a publié une compilation 5 étoiles où tous les invités se retrouvent à travers des compositions qui font la réputation de XL Recordings. Tout est enregistré et improvisé de façon à ce que ça soit harmonieux et c’est sans compter sur l’expertise du boss.
Note: 8/10