Katie Gately avait fait ses premières preuves avec un album nommé Color en 2016. De suite, l’artiste californienne a fait parler d’elle avec sa musique si innovante et immersive qu’il aura fallu trois années et demi pour donner suite à son successeur nommé Loom.
Les raisons de ce délai s’apparentent à des raisons personnelles. En effet, Katie Gately devait nous présenter un disque différent. Il a juste été recomposé suite à la mauvaise nouvelle qu’elle a appris au sein de sa famille. Loom baigne dans ce climat sombre et dramatique faisant état de la frustration et le désespoir de son auteur qui doit faire face à sa génitrice atteinte d’une rare forme cancer terminal, un cancer qui l’aura emporté il y a un an et demi.
Cette ambiance électronique expérimentale se veut tout de même cinématographique à travers des morceaux complexes tels que « Ritual » en guise d’introduction qui traduit le deuil si tortueux qu’elle doit affronter. Katie Gately, via des samples de bruits incongrus, nous entraîne dans un labyrinthe musicale des plus complexes et tragiques avec « Alley », « Waltz » et autres « Tower ». Et au fur et à mesure que l’on avance dans ce chemin qui nous semble étroit, on doit toujours faire face à l’inattendu avec les ambitieux « Bracer » où l’on passe du coq à l’âne en 10 minutes mais également « Flow » avant de lâcher un dernier signe de relâchement avec « Rest ».
Que serait ce Loom si ce deuil inattendu ne se serait pas produit ? Nul ne sait. Quoi qu’il en soit, Katie Gately signe ici un disque complexe mais résolument troublant et anxiogène reflétant cette peur de perdre un être cher avec cette musique désespérée et lyrique.
Note: 8/10