Même si ils n’ont jamais été chroniqués dans nos colonnes précédemment, nous avions suivi attentivement la trajectoire de Kiwi Jr. Venu tout droit de Toronto, le groupe est bien parti pour incarner le renouveau de l’indie rock slacker gentiment noisy. On en veut pour preuve leur nouvel album intitulé Cooler Returns faisant suite à Football Money paru deux ans plus tôt.
Prenez un soupçon de Pavement pour le côté slacker et The Strokes de la première heure pour le côté flegmatique, touillez le tout et vous obtiendrez donc Kiwi Jr. Le quatuor canadien marque décidément son territoire avec ses treize compositions sentant la désinvolture mais aussi la bonne humeur qui sont au programme de morceaux tels que « Tyler », introduction ayant de quoi rappeler Parquet Courts mais aussi « Undecided Voters » et « Highlights of 100 » les plaçant entre Rolling Blackouts Coastal Fever et OMNI.
Les textes cyniques, absurdes et engagés de Jeremy Gaudet font plutôt mouche, que ce soit sur « Omaha » reflétant avec brio l’état du monde actuel en pleine perdition tandis qu’il aura recours au name-dropping faisant référence à la culture pop. Si le chanteur et guitariste fait preuve d’assurance, il en est de même pour le reste de la formation qui élargit quelque peu ses arrangements en conviant un solo d’harmonica sur « Maid Marian’s Toast » ou encore des interventions de guitares à 12 cordes, de claviers et autres. Kiwi Jr. surprend également en empruntant des chemins country-folk avec « Only For A Haircut » ou plus british sur « Guilty Party » et « Dodger ».
Après un dernier coup d’éclat avec « Waiting In Line », Kiwi Jr. continue d’imposer son univers aussi bien nonchalant que passionnant. Si ils sont en passe d’incarner l’indie rock de demain, c’est grâce à ces ritournelles sympathiques et ces textes qui incitent à la réflexion tout en jetant un regard gentiment désabusé. Le quatuor de Toronto réinvente la définition de la coolitude slacker 2.0.
Note: 8.5/10