En 2017, Really From était vraiment sorti de la norme avec la parution de leur album Verses qui n’a malheureusement jamais été chroniqué dans nos colonnes. Il n’empêche que le groupe de Boston sait être original lorsqu’il s’agit de fusionner les genres et ils ne s’en cachent définitivement pas sur leur nouveau disque.
Mêlant math-rock, emo et jazz, Really From qui est mené par les voix de Chris-Lee Rodriguez (chant, guitare) et de Mitchi Tassey (chant, synthé basse) continuent de nous en faire voir de toutes les couleurs avec ce mélange si incongru. Tour à tour, le tandem vocal est rongé par de nombreuses questions existentielles et s’interroge sur leur quotidien qui n’est pas toujours évident, que ce soit sur « Apartment Song », introduction pour la moins viscérale mais adoucie par ces notes de trompette qui résonnent également sur « Quirk », « Try Lingual » où la dynamique entre la batterie et la trompette se fait ressentir (“I listen hard to what you say/ Each word begins to sound the same/ The sounds, the words, the goddamn shame”) et « I Live Here Now » pour les moins épiques.
Il en résulte un Really From profondément inspiré qui donne assez d’espace à nos protagonistes à exprimer leur malaise général face au monde qui les entoure. Cela est palpable sur « I’m From Here » où Chris Lee-Rodriguez lâche sa frustration la plus totale avec un “I’m from here, I swear, I’m really from here” des plus déchaînés. Passée l’interlude instrumentale à la guitare et à la trompette du nom de « Last Kneeplay », le groupe de Boston envoie sa dernière offensive avec un « In The Spaces » des plus tonitruants avant de s’achever sur la ballade acoustique lo-fi « The House » où le chanteur et guitariste semble trouver sa paix intérieure au foyer de ses parents (“Mom and Dad/ They told me separately/ They come from different parts/ So what does that make me?”, chante-t-il). Really From ira creuser les réfléxions de leurs hôtes afin de trouver une solution pour aller de l’avant et le tout en musique.
Note: 8/10