C’est avec deux EPs marquants que sont Singles en 2017 (chroniqué ici) et Second en 2019 (chroniqué ici) que Beach Youth a su marquer son territoire. Et pour cause, le quatuor caennais convoque des mélodies sucrées sentant bon la côte normande lorsque les températures sont douces qui ont fait leur réputation. Cette année, ils étaient donc attendus au tournant avec leur véritable premier long-format du nom de Postcard.
Beach Youth sort l’artillerie lourde dès le début avec « Love Yourself » se déclinant en deux parties. La première partie est un peu le calme avant la tempête pour que l’on puisse s’installer tranquillement avec cette mélodie si éthérée avant d’attaquer avec une seconde partie beaucoup plus incisive mais avec ces riffs jangly et scintillants tout de même attachants. De quoi débuter ce Postcard sur une bonne note et qui enchaîne avec des titres sentant bon la saison estivale comme les effrénés « Two Bedrooms » et « Farewell ».
Entre l’interprétation si distinguée d’Etienne Froidure et les influences à mi-chemin entre jangle-pop et post-punk notamment sur « A Changed Man », Postcard se glisse tout seul comme une gourmandise. Beach Youth ira faire parler son éventail musical si large entre moments un brin plus électriques comme « Out Of Control » et « In My Chest » ou d’autres plus spleenesques avec « Upside Down » où les spectres de The Smiths, Real Estate ou même de The Chameleons se font ressentir.
On appréciera également la jolie ballade folk sur « Say Something » avant de repartir de plus belle avec le dernier morceau intitulé « Back Home » qui prouve que Beach Youth a réussi l’exercice du premier album haut la main. Avec ses compositions aux airs de carte postale sépia, on prend le large aisément avec leur indie pop acidulée et gentiment nostalgique qui est à la hauteur de la réputation du quatuor caennais.
Note: 8.5/10