En 2017, Pan Daijing avait débarqué sur la scène expérimentale avec son disque nommé Lack qui aura séduit plus d’un. La raison est tout simplement parce que l’artiste berlinoise d’origine chinoise a privilégié les émotions les plus viscérales pour en faire son art et c’est dans cette optique qu’elle récidive avec son successeur intitulé Jade 玉观音.
Moins orienté techno que son prédécesseur, cette noirceur persiste toujours autant. Ce côté expérimental auquel Pan Daijing excelle toujours ira provoquer une sensation d’inconfort avec des compositions à la fois spatiales et oppressantes que sont l’entrée en matière intitulée « Clean » mais aussi « Dictee » et « Tilt » où sa voix est utilisée comme texture qui saura nous surprendre comme bon lui semble.
Aussi bien caverneuse que labyrinthique, la musique expérimentale et absconse que compose ce Jade 玉观音 est tout simplement difficile à déceler. C’est avec l’interprétation inquiétante et difforme ainsi que les productions sans queue ni tête de Pan Deijing qui réussissent à créer ce sentiment de malaise comme elle le souhaite tant notamment sur « Dust » ou bien même « Ran » et « Let ». Pourtant au fil des écoutes, on se met facilement dans sa place tant elle exorcise son malaise et sa vulnérabilité à travers des moments viscéraux et inquiétants comme « Metal » avant de créer un sentiment de libération avec « Moema, Forever ». La magie noire de Jade 玉观音 est facile à détecter au fil d’écoutes répétées mais c’est à vos risques et périls.
Note: 8/10