Chvrches – Every Open Eye

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Il y a deux ans presque jour pour jour débarquait The Bones Of What You Believe, premier album de Chvrches. Le trio électro-pop écossais mené par la charismatique Lauren Mayberry est devenu le groupe que tout le monde s’est le plus arraché. Chvrches a connu les deux facettes de leur popularité. Le bon côté, c’est qu’il figure parmi le trio sur lequel on peut compter (avec des hymnes comme « The Mother We Share », il y a de quoi) mais le mauvais côté, ce sont les piques sexistes que reçoit sans cesse Lauren Mayberry. Avec ce nouvel opus Every Open Eye, Chvrches va-t-il fermer les bouches aux rageux misogynes ?

A l’heure où on attendait à ce que le trio durcisse le ton et fasse exploser leur rage, un peu comme l’a fait Braids en début d’année avec Deep In The Iris, ils ne changent pas d’un iota leur formule. Every Open Eye se situe dans la parfaite lignée de son grand frère en exploitant à fond sa synthpop multicolore et dynamique. Ce ne sont pas des titres accrocheurs comme « Never Ending Circles » ou encore « Leave A Trace » où elle n’hésite pas à provoquer (« You talk far too much/For someone so unkind/I will wipe the salt off of my skin ») qu’on percevra un changement dans leur musique. Ça fait toujours un bien fou de réentendre la voix sublime de Lauren Mayberry, les textures synthétiques rappelant tantôt Depeche Mode tantôt New Order ainsi que les beats tonitruants made in Chvrches.

Des titres explosifs, en veux-tu en voilà et on est servis avec « Playing Dead », « Clearest Blue » ou encore « Keep You On My Side ». Mais à force de trop miser sur cette recette magique, cela finit toujours par peser et peut devenir lassant. Je pense aux espèces de « TUDUU » désuets et pas vraiment nécessaires de « Bury It » ou encore les arrangements complètement too much d' »Empty Threat ». Ceci dit, il y a tout de même du très très bon sur Every Open Eye. Par exemple, Martin Doherty (aucun lien avec Pete, il est fils unique…), guitariste de la formation, pose sa voix sur « High Enough To Carry You Over » à mi-chemin entre R&B suave et électro-pop nostalgique dominé par les synthés. Les uns peuvent trouver la voix de Mayberry extra les autres un peu relou, c’est selon. Mais PERSONNE ne m’enlèvera l’idée que sur la chillwave planante de « Down Side Of Me » ainsi que sur la ballade « Afterglow » qui clôt l’opus, elle a cassé le game. Sur ces deux titres, elle nous offre une interprétation magistrale et touchante qui m’a laissé bouche bée. D’ailleurs, elle clôt le disque avec cette phrase: « I’ve given up all I can », ce qui veut tout dire.

Pour résumer Every Open Eye, Chvrches fait du Chvrches et le fait plutôt bien. Mais lorsqu’ils sortent de leur zone de confort comme sur « High Enough To Carry You Over » et « Down Side Of Me », c’est là que les Écossais réussissent à captiver le mieux son auditeur. Espérons qu’ils arriveront à explorer de nouveaux territoires musicaux pour la suite sans dérouter et attribuons tout de même le respect pour Lauren Mayberry.

Note: 7.5/10