Bombay change du tout au tout cette année. Fini la recette duo, place au trio avec l’arrivée de la batteuse Lisa Ann Joker qui vient prêter main forte à Mathias Janmaat (chant, guitare) et Gijs Loots (basse). Et puis le nom du groupe a subi un léger lifting aussi: plus de Bombay Show Pig maintenant c’est Bombay, tout court. Le désormais trio indie rock néerlandais revient en force en ce début d’année avec leur second album Show Your Teeth, faisant suite à un premier disque passé inaperçu (je ne connais même pas le titre, c’est dire…).
Mathias Janmaat et ses deux acolytes continuent à marcher sur les sonorités indie rock des 90’s, pop psychédélique et garage-pop lo-fi mais en mieux produit et plus équilibré. A en juger le très bon titre introductif entraînant et étincelant du nom de « Dolly Doesn’t Want To Face The Facts » avec son riff acoustique et ses reverbs aériens. Il est suivi des tubesques « Slow Motion » aux relents post-punk et le poppy « Gold Rush » avant que « Sea » et le noisy « Bored » prennent le relais en explorant à fond la veine garage-pop même si le résultat s’avère toujours aussi jouissif.
La recette gagnante de Bombay a beau être simpliste mais elle fait tout de même mouche. Il suffit des compositions feel-good mais laissant un léger parfum de mélancolie ainsi que des voix fantomatiques mais envoûtantes avec un léger effet de larsen, un peu comme sur la ballade « Friendly Fires » avec un pont instrumental un peu plus enlevé et psychédélique parfaitement réussi. On pourra aussi relever la pop psychédélique protéiforme de « Bleach » et « Love Your Enemies » qui prend de l’ampleur avec « Kids » aux saveurs 60’s redoutables sans oublier ses claviers colorés et cristallins. Après une courte interlude « Mandatory Dream Sequence » jouée à l’envers survient le final de toute beauté qu’est le nostalgique « Lighten The Low » contrastant entre couplets aux guitares détachées et refrains frissonnants sans compter ses chœurs déchirants et sa mélodie gracieuse.
Show Your Teeth est un album très introspectif de la part de Bombay mais surtout très abouti et addictif. Tantôt percutant tantôt enivrant, le trio néerlandais a peaufiné son écriture et son songwriting pour affiner sa palette sonore et maîtriser au mieux les différentes émotions qu’entourent ce second opus. La déferlante venue d’Amsterdam passera en France notamment le 10 mars à l’Aéronef de Lille et le 3 avril au Point Ephémère.
Note: 8.5/10